Depuis quelques années, il est question de créer un mécanisme de suivi global du respect de l'État de droit, de la démocratie et des droits de l'homme dans l'ordre juridique de l'Union européenne. L'idée interroge puisqu'une telle procédure existe déjà, depuis longtemps, sous l'autorité de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Quel est l'intérêt de créer à nouveau ce qui existe déjà ? S'agirait-il simplement d'une concurrence entre les deux organisations ? La situation est plus complexe car, en réalité, l'Assemblée parlementaire a eu les plus grandes difficultés à soumettre des États membres de l'Union européenne à sa procédure de suivi. L'intervention de l'Union pourrait alors constituer un palliatif utile. Le sursaut de l'Assemblée, qui soumet depuis 2020 quelques États membres de l'Union à sa surveillance, pourrait néanmoins retarder, voire exclure, la création d'une procédure similaire au sein de l'Union.