Michelet dépeint la mer comme un milieu libre en lui-même et, partant, capable de générer des formes d’existence tendant vers l’émancipation. Cette équation entre mer et liberté est tributaire d’une construction culturelle ancienne, au point d’être devenue une sorte de cliché au 19e siècle. Flaubert le met significativement dans la bouche d’Emma Bovary : « ne vous semble-t-il pas […] que l’esprit vogue plus librement sur cette étendue sans limites ». Il s'agit donc de dégager les fondements de cette équivalence entre mer et liberté et comprendre comment Michelet s’approprie cette idée tout en la transformant dans le cadre d’une pensée de la démocratie naturelle.