L’étude préliminaire des céramiques recueillies dans les prospections de surface conduites à Iunci dans le cadre du programme Training in Action montre que le site est densément occupé entre le Ve et le VIIe s. apr. J.-C. La ville reçoit des importations de vaisselles sigillées africaines de la Byzacène du sud-ouest, de Tunisie centrale, du nord du golfe d’Hammamet et de la région de Carthage, ainsi que des amphores de Nabeul. Les arrivages en provenance de Méditerranée orientale sont également abondants, principalement des amphores de Cilicie (LRA 1), du Péloponnèse (LRA 2), de Samos (LRA 8) et, dans une moindre mesure, de Gaza. Enfin sont également présentes des céramiques culinaires en provenance de Mer Égée, de Cilicie et de la région de Constantinople. Si l’hypothèse d’une production locale des amphores de type Keay 59/8B semble devoir être rejetée, Iunci est probablement l’un des principaux points d’exportation de ces conteneurs produits en Byzacène méridionale et largement diffusés en Méditerranée nord-occidentale et orientale, jusqu’en Crimée. Iunci apparaît ainsi comme une possible plaque tournante du commerce entre l’Orient, l’Afrique et le bassin nord-occidental de la Méditerranée entre le Ve et le VIIe siècle.