Fréjus (Var), Butte Saint-Antoine à Fréjus (Var), 2015
Lucien Rivet
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Lucien Rivet
- Fonction : Auteur
- PersonId : 846071
Domaines
Archéologie et PréhistoireFormat du dépôt | Notice |
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Type de dépôt | Article dans une revue |
Titre |
fr
Fréjus (Var), Butte Saint-Antoine à Fréjus (Var), 2015
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Auteur(s) |
Lucien Rivet
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CCJ -
Centre Camille Jullian - Histoire et archéologie de la Méditerranée et de l'Afrique du Nord de la protohistoire à la fin de l'Antiquité
( 199915 )
- 5 Rue du château de l'Horloge - BP 647 13094 AIX EN PROVENCE CEDEX 2
- France
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Comité de lecture |
Oui
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Audience |
Internationale
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Volume |
2015
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Nom de la revue |
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Titre de l'ouvrage |
Bilan scientifique régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 2015
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Description |
La campagne de fouille de 2015 constituait la huitième et dernière intervention (2008-2015), inscrite dans le souhait de dresser un nouveau bilan des installations de la Butte Saint-Antoine. Cette ultime recherche de terrain conforte nombre des résultats obtenus précédemment et procure une perception plus élargie des vestiges ; elle aboutit également, comme souvent, à des données qui compliquent quelque peu les acquis.On laissera ici de côté les périodes contemporaine et moderne qui, cette année, n'ont guère été rencontrées, de même que les niveaux profonds de l'âge du Bronze et de la fin de l'âge du Fer que nous n'avons pas envisagés d'atteindre.En fait, le site comporte, pour l'essentiel, une intense occupation d'époque romaine illustrée par deux phases bien distinctes :- un très vaste bâtiment de l'administration impériale – on dirait aujourd'hui une "préfecture maritime" – implanté au plus près du port, dont l'édification se place autour des années 15/12 avant notre ère et qui a remodelé le paysage par la constitution d'une esplanade d'une surface d'environ 1,6 ha nécessaire à sa constitution,- un habitat établi à l'époque tardo-républicaine, plus ou moins bien conservé sous les remblais rapportés qui furent utiles à la création de cette esplanade. Cette occupation comporte deux états, le premier à rapporter aux années 45 avant notre ère, le second aux années 30.1. Le bâtiment de l'administration impériale d'époque augustéenneLes activités de la campagne en ce qui concerne la connaissance du plan de ce bâtiment se sont essentiellement appuyées sur l'utilisation d'une mini pelle mécanique et ont porté sur la partie sud de la parcelle publique mais aussi sur la partie nord du bâtiment et son environnement [voir plan dans BSR 2013, p. 160, fig. 152].Au sud, tout contre la clôture de la parcelle privée qui couvre une partie du site, ont été ouvertes deux tranchées qui ont permis de retrouver, au sud-ouest, un fragment du mur de façade de l'aile occidentale et, au sud-est, une portion du mur-stylobate oriental bordant la très grande cour 44. Aucun mur de retour vers l'ouest pour fermer l'Esp. 42 de l'aile occidentale n'a été mis au jour comme d'ailleurs aucun retour vers l'ouest pour le mur-stylobate de la cour 44. Ces données portent à agrandir encore cette immense cour vers le sud (plus de 2170 m2 avec ses portiques) et à envisager que la longueur reconnue du bâtiment est désormais supérieure à 109,30 m (auquel il faut ajouter, au moins, la largeur de 5,40 m pour le quatrième portique) pour une largeur de 66,70 m.Dans le secteur sud-est, un simple décapage a permis de compléter le canevas de murs qui confirme le décrochement de la longue façade orientale du bâtiment au niveau de la "tour-phare". Comme cela a été constaté les années précédentes, les conflits de murs et les superpositions de sols en béton illustrent des phases de remaniements qu'il est difficile de comprendre sans une véritable fouille, qui n'était pas prévue dans ce secteur.Au nord-est de la parcelle, il s'agissait de dégager en longueur la maçonnerie du mur de façade nord afin de nourrir les divisions de cette partie du bâtiment qui n'avait pas été dégagée par P.-A. Février ; il convenait aussi de poursuivre l'étude des relations entre cette façade et le mur d'enceinte, établi à seulement quelque 5 m, comme cela avait déjà été entrepris, plus à l'ouest, en 2010, 2011 et 2014.La découverte d'un tronçon de la courtine nord confirme qu'elle est bien rectiligne et parallèle à la façade du bâtiment mais la partie antique, en petit appareil, n'est conservée qu'à un niveau relativement bas (8,90 m NGF, le sol actuel, à environ 10 m, correspondant à peu de chose près aux sols antiques ...). Surprenante a été l'analyse de la face nord de cette courtine dont les maçonneries, très dégradées, ne conservent plus aucune élévation du parement (seulement le bourrage interne) hormis trois moellons érodés, confirmant une largeur du mur-rideau de 0,96/0,98 m ; ce segment de courtine s'appuie sur un banc rocheux à la cote 7,45 m NGF.La longue tranchée pratiquée sur la moitié orientale du mur de façade nord du bâtiment a donc permis la découverte de deux murs de refends déterminant trois nouvelles pièces. Totalement inattendu, en revanche, a été la mise en évidence, dans l'emprise de l'Esp. 68 (c'est-à-dire sous l'éventuelle entrée dans le grand atrium 32), d'un tronçon d'égout collecteur qui, venant du sud-sud-est (probablement de la cour 25), se dirige vers le nord-nord-ouest, en direction du rempart ...Pour la fouille proprement dite, deux sondages ouverts dans la partie sud de l'atrium monumental (330 m²) pourvu d'un impluvium (Esp. 32) ont permis d'observer :- sous le hérisson de la mosaïque à crustae, la séquence des épais remblais de terre sablonneuse quelquefois mêlée de langues de terres brunes ou d’argile brun violacé, aux épidermes plus ou moins horizontaux, parfois damés et/ou piétinés, qui ennoient les fondations du bâtiment ; - un des murs de bordure de l'impluvium, qui consiste en une maçonnerie large de 0,50 m, peu fondée, comportant une surface couverte de béton hydraulique.Un nouveau sondage, ouvert dans l'esp. 23, a rencontré d'épaisses couches argileuses avec des blocs de pierre et des déchets de taille, en particulier de grès verts, en quantité importante, dans la continuité de ce qui avait été observé à l'est, en 2014, dans l'Esp. 31NO, avec également de nombreux clous de caligae témoignant de la présence de militaires lors de ces travaux.Tous ces remblais génèrent toujours une quantité importante de mobilier céramique confortant la datation proposée pour la fin de la constitution de l’esplanade – et la construction des superstructures du bâtiment –, dans les années 15-12 av. n.è.2. L’HABITAT AGGLOMÉRÉ D'ÉPOQUE TARDO-RÉPUBLICAINEDepuis 2012-2013, on sait que les vestiges détruits et recouverts par la mise en place du terre-plein supportant le bâtiment de l'administration impériale correspondent à un petit noyau aggloméré, composé d'au moins quatre habitations, ou fragments d’habitations, et de trois rues, établi sur la pente de la butte rocheuse dominant la mer et les terrains environnants. On signalera la découverte d'un segment de mur, au nord-est du site, lors des reconnaissances à la mini-pelle mécanique, à hauteur de la façade nord du bâtiment augustéen, qui repousse de façon significative l'emprise de cette occupation tardo-républicaine.On a déterminé qu'au moins une phase de remaniements affecte une partie de cet habitat. Si l'état ancien semble bien pouvoir être attribué aux années -49/-45, de nouvelles constructions remodèlent l'urbanisme à une période qui voit se diffuser les gobelets de type Aco et les coupes de type Sarius, tous deux de chronologie discutée, autour des années -30 (Fig. 1).Les résultats de la campagne 2015 proviennent du secteur sud de l'atrium 32, où s'est déroulé l'essentiel de l'activité de fouille stratigraphique, et de deux autres sondages implantés au sud de cet atrium, dans des fenêtres relativement étroites imposées par des règles de sécurité compte tenu de la profondeur des vestiges recherchés [voir plan dans BSR 2013, p. 160, fig. 153].– Au sud, dans l'Esp. 23, il s'agissait de mettre en évidence le prolongement du mur de façade de l'habitation H1 déjà reconnu sur 15,50 m ; il se prolonge sur 2,65 m supplémentaire. Ce mur offre une âme en terre (arase à 7,85 m en moyenne) noyant quelques blocs de petite et moyenne dimensions pour son élévation, large de 0,55 m, alors que le même empattement taluté, déjà observé plus au nord, porte sa largeur de fondation à 0,84 m ; cette base, extérieure à la maison, est plaquée d'un enduit hydraulique. La paroi interne de la pièce qu'il ferme était couverte d'un enduit de chaux blanche lissée et le sol était en terre battue. Au sud, un mur fait retour vers l'ouest et on reste encore dans le doute : correspond-il au retour de la façade méridionale de la maison ou au refend d'une autre division de pièces ?– Dans le sondage 31NO (entamé en 2014, au sud de l'Esp. 32), sous un niveau de cailloutis, graviers et gravillons (cote 8,59 m NGF) bordé à l'est par un fossé profond d'une trentaine de centimètres, un épais remblai de terre sablo-argileuse ennoie les restes d'un mur en pierres de moyennes dimensions, grossièrement équarries et liées à la terre (arase à 8,37/8,25 m NGF), de direction sud-sud-ouest/nord-nord-est, en décalage par rapport à la plupart des autres constructions de cette zone ; à la base de cet alignement, un niveau induré subhorizontal (à la cote 7,90 m NGF) pourrait lui correspondre.– Dans la partie sud de l'atrium 32, la fouille consistait à établir la liaison entre les sondages réalisés en 2012-2014 afin d'établir un transect entre les vestiges des habitations H2 et H4 sur 15 m de longueur et 7 m de large (sondages 32SS et 32SA …).Sous les remblais, et pour l'état récent, a été mis au jour un espace ouvert. Bordé par un fossé de petite taille (Fig. 2), le sol de la partie ouest est couvert d'un cailloutis plus ou moins dense alors que celui de la partie orientale est aménagé de panses d'amphores écrasées à plat (l'ensemble se plaçant alentour les cotes 8,59/8,55 m NGF) ; pour l'un comme pour l'autre, plusieurs recharges ont été discernées.Au sud-est du sondage, la suite d'un petit égout (recouvert de dalles tout à l'est), en pente de l’est (9 m NGF) vers l’ouest (8,71 m NGF), accosté de sols en graviers, a été retrouvée.À l'est du sol pavé de tessons, une vague trace sombre de direction nord-sud évoque un négatif de mur dont ne subsisterait que la base de sa fondation. À l'est de ce négatif a été fouillée une succession de sols en terre battue dans la continuité de ceux observés en 2013-2014, en relation avec l'habitation H2.Ces divers aménagements sont posés sur d'épaisses strates sableuses correspondant à la destruction et au remblaiement des installations relevant d'un état ancien dont les vestiges construits sont seulement représentés, dans la partie occidentale du sondage, par trois murs en pierres liées à la terre qui complètent les segments déjà partiellement dégagés en 2012, 2013 et 2014 de l'habitation H4 (Fig. 3) ; le mur nord-sud de celle-ci est une façade qui fait office de limite de terrasse (sol à 7,55 m NGF à l'ouest, à 8,30 m à l'est).Au sud, cette pièce de l'habitation H4 ouvre par un seuil sur un espace de circulation montrant de multiples recharges (entre les cotes 7,90 m NGF et 7,76 m).Dans la partie orientale du sondage, plusieurs remblais et recharges de sols ont été mis en relation avec cet état ancien, le sol originel se situant aux alentours de 8,20/8,32 m NGF ; celui-ci est posé sur une épaisse couche de sable alternant avec des langues de terre argileuse brune et de cendres, riche en mobilier céramique, qui procure les éléments de datation, l'ensemble reposant sur du sable blond, stérile.Comme on l'avait déjà constaté les années précédentes, les aménagements de ce premier habitat, murs et sols, sont inscrits dans et sur ce sable, ce qui ne manque pas de surprendre. Au-dessus, les superpositions de sols et de réinstallations (Fig. 4), également inscrits dans des strates très majoritairement sableuses, représentent autant de difficultés à les individualiser, c'est-à-dire à les raccorder ou les différencier. D'autant que l'analyse se complique encore avec les problèmes de stratigraphie inversée dus aux creusements et aux déplacements de terres opérés lors de l'ouverture des tranchées de fondations des murs de la préfecture.Cependant, qu'il s'agisse de l'état récent ou de l'état ancien, le mobilier céramique issu de ces strates est relativement abondant. Pour ce dernier, il comprend, entre autres, des campaniennes A tardives en quantité, quelques fragments de sigillée italique à vernis rouge mais aussi à vernis noir, des gobelets en céramique à paroi fine aux formes hautes et anciennes, mais également des monnaies des Volques Arécomiques (-60/-40) ainsi que quelques militaria qui confortent une datation autour des années -49/-44 pour l'installation de cet habitat ancien, probablement en rapport avec la fondation césarienne de Forum Iulii.
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Page/Identifiant |
144-146
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Langue du document |
Français
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Vulgarisation |
Non
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Date de publication |
2016
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Éditeur commercial |
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Domaine(s) |
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