La contribution met en évidence les stratégies commémoratives mobilisées en mémoire des martyrs révolutionnaires, à travers la comparaison entre les États italiens et l'Espagne. Elle prête attention au répertoire d'action mobilisé, aux usages des corps des martyrs, au rayonnement des expériences martyrielles, pour saisir la façon dont les cultes de martyrs s'inscrivent à la croisée du religieux et du politique. Elle considère les cultes comme des pratiques sociales situées, qui produisent des figures de martyrs qui échappent pour la plupart aux canaux institutionnels du politique. Ces dernières, par leur capacité d'identification, constituent des instruments de mobilisation politique de masse, qui contribuent à la redéfinition du politique en contexte post-révolutionnaire.