La pandémie de COVID-19 a un impact majeur sur la santé mentale périnatale : la prévalence des symptômes psychiatriques périnataux, en particulier l’anxiété et la dépression périnatale, a augmenté pendant la pandémie. Cet effet pourrait être provoqué par des facteurs de stress directement liés au virus (comme la peur d’être contaminé, et l’incertitude à propos de l’effet du virus sur le fœtus et le nourrisson), mais aussi indirectement par les changements de l’organisation sanitaire, sociale et économique (comme les mesures de confinement et de distanciation sociale). Les effets du confinement généralisé, et ses nombreuses conséquences en termes socioéconomiques (chômage, perte des revenus et violence domestique), constituent un défi supplémentaire pour la santé mentale périnatale. La limitation des visites prénatales et de la présence du conjoint et de la famille pendant l’accouchement et la période du post-partum précoce a également participé à fragiliser la santé mentale des parturientes. Nous recommandons la mise en place d’un accompagnement spécifique pendant la grossesse, se poursuivant pendant la période du post-partum, et s’appuyant sur l’utilisation des technologies numériques (consultations vidéos, applications connectées). Afin de limiter l’incertitude perçue, des conseils clairs et rassurants devraient systématiquement être dispensés aux mères concernant la transmission intra-utérine, le passage du virus de la mère au bébé pendant l’accouchement, et le risque d’infection par le lait maternel. Ces mesures pourraient permettre de protéger la santé mentale périnatale pendant la pandémie.