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Article dans une revue Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine Année : 2021

The United States : an unequal regime born of slavery and colonization

Estados Unidos : un régimen desigual nacido de la esclavitud y la colonización

Les États-Unis : un régime inégalitaire issu de l’esclavagisme et de la colonisation

Résumé

In Thomas Piketty’s Capital and Ideology, the United States have an important place in the description of inegalitarian regimes, not only as part of a Western, North Atlantic space shared with Europe, but also because of its slave and colonial heritage. Slavery is considered in the book as an extreme form of inequality, which also underlines the sacralization of property, but above all perhaps as an institution intrinsic to the construction of modern capitalism. The territorial expansion of the United States, on the other hand, was possible through the deportation of pre-existing populations or the restriction to their access to land and other resources. The seizure of these resources allowed a large number of American settlers, but also European immigrants, to gain access to the ownership and exploitation of the land, while at the same time, through their sale, the budget of the State was bolstered, a state that was also strengthened by the means necessary for the war against the natives. Taking together the question of slavery and that of the territorial expansion of the United States has the potential to better account for the unequal regime of this country and to note resonances with the other national, colonial and post-colonial terrains studied in the book. This perspective also makes it possible to show that the problem of inequality, presented as a kind of universal, comes into tension with the question of sovereignty, of decisions related to access to and management of resources, which is crucial in the world in transition that we know today.
En Capital e ideología de Thomas Piketty, Estados Unidos ocupa un lugar importante en la descripción de los regímenes desiguales, no sólo por su inclusión en un espacio occidental y noratlántico común a Europa, sino también por su herencia esclavista y colonial. La esclavitud es vista en el libro como una forma extrema de desigualdad, que también subraya la sacralización de la propiedad, pero quizás lo más importante es que es vista como una institución intrínseca a la construcción del capitalismo. La expansión territorial de Estados Unidos se refleja en la deportación o en la grave restricción del acceso a la tierra y otros recursos de las poblaciones preexistentes. La incautación de estos recursos permitió a un gran número de nativos estadounidenses e inmigrantes europeos poseer y explotar la tierra, mientras que la venta de estos recursos contribuyó al presupuesto del Estado, que también se vio reforzado por los medios necesarios para la guerra contra los indígenas. Tomar en conjunto la cuestión de la esclavitud y la expansión territorial de Estados Unidos tiene el potencial de explicar mejor el régimen desigual de ese país y de encontrar resonancias con los otros territorios nacionales, coloniales y poscoloniales estudiados en el libro. Esta perspectiva también permite mostrar que el problema de las desigualdades, presentado como una especie de universal, entra en tensión con la cuestión de la soberanía, de las decisiones relacionadas con el acceso y la gestión de los recursos, un factor crucial en el mundo en transición que conocemos.
Dans Capital et idéologie de Thomas Piketty, les États-Unis occupent une place importante dans la description des régimes inégalitaires, non seulement de par leur inscription dans un espace occidental, nord-atlantique, commun à l’Europe mais aussi du fait de leur héritage esclavagiste et colonial. L’esclavage y est considéré dans l’ouvrage comme une forme extrême d’inégalité, qui souligne aussi la sacralisation de la propriété, mais surtout peut-être comme une institution intrinsèque à la construction du capitalisme. L’expansion territoriale des États-Unis se traduit quant à elle par la déportation ou la très forte limitation d’accès à la terre et d’autres ressources des populations préexistantes. La saisie de ces ressources a permis à un grand nombre d’États-Uniens natifs mais aussi d’immigrants européens d’accéder à la propriété et à l’exploitation de la terre, tout en abondant par leur vente le budget de l’État, État aussi renforcé par les moyens nécessaires à la guerre contre les autochtones. Prendre ensemble la question de l’esclavage et celle de l’expansion territoriale des États-Unis a le potentiel de mieux rendre compte du régime inégalitaire de ce pays et de constater des résonances avec les autres terrains nationaux, coloniaux et postcoloniaux étudiés dans le livre. Cette perspective permet aussi de montrer que le problème des inégalités, présenté comme une sorte d’universel, entre en tension avec la question de la souveraineté, des décisions liées à l’accès aux ressources et à leur gestion, une donnée cruciale dans le monde en transition que nous connaissons.

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Histoire
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Dates et versions

halshs-03605635, version 1 (11-03-2022)

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Citer

Emmanuelle Perez Tisserant. The United States : an unequal regime born of slavery and colonization. Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, 2021, 68-4 (4), pp.47-55. ⟨10.3917/rhmc.684.0049⟩. ⟨halshs-03605635⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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