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Article dans une revue Mnemosyne Année : 2017

Et in Theocrito ego… Death in Theocritus' Bucolic Idylls

Et in Thecrito ego... Place et signification de la mort dans les Idylles bucoliques de Théocrite

Résumé

In the bucolic world, as conceived by Theocritus in some of his Idylls, death is rarely present, thus it is all the more important when it is. In this paper I argue that death has an existential and a generic meaning. The disappearance of all people, from a beloved one to the learned poet, cannot be avoided but is paradoxically a means of ἁσυχία, an ideal way of life fundamental to Theocritus' bucolic world. In its conflict with Mnemosyne, death gives birth to a metapoetic reflexion on the bucolic genre, on the poetic creation and the poetic reception and is thus an essential link for continuing and renewing bucolic tradition.
Le monde bucolique, tel que Théocrite l’a conçu dans les Idylles qu’il lui a consacré, est un oasis de paix ; fermé sur lui-même, il offre au pâtre le bonheur d’une harmonie avec une nature et des dieux complices et permet au poète d’expérimenter de nouvelles formes poétiques. Ce fonctionnement utopique laisse peu de place à la mort, qui n’est pratiquement jamais évoquée. Ses rares occurrences en sont donc d’autant plus significatives. Leur étude permettra de mettre en lumière la double dimension, existentielle et générique, de la mort dans les Idylles bucoliques : expérience universelle incontournable, qui renvoie au néant à la fois l’être aimé (Idylle IV) et le poète expérimenté (Idylle I), elle fonde l’ἁσυχία, cet idéal de vie qui, chez Théocrite, est au cœur de l’univers pastoral ; puissance antagoniste de Mnémosyne, elle nourrit une méditation métapoétique sur « Hadès qui fait tout oublier » (I, 63) : la mort de Daphnis, dont la « réalité » est reléguée dans le mythe que Thyrsis fait revivre dans son chant, garde une présence proverbiale dans le « réel » des pâtres (V, 20) en une continuité qui, d’une strate temporelle à l’autre, fait sens. Elle fonde le genre bucolique, elle interroge sa survie et sa continuation, entre réécriture et refondation, elle témoigne, à travers la réaction du chevrier, du rôle qu’elle joue dans l’expérience esthétique, constituant ainsi une réflexion sur la création poétique, qui n’existe que dans un échange entre celui qui chante et celui qui écoute. C’est ainsi de la mort que naît la vie, force impérieuse qui sait s’adapter à chaque auditeur, à chaque lecteur, invité à mourir dans l’extase du chant qui suspend l’instant dans l’étrange union d’Aphrodite et d’Hadès, sous le regard amusé de Pan.
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Citer

Christine Kossaifi. Et in Theocrito ego… Death in Theocritus' Bucolic Idylls. Mnemosyne, 2017, 70, pp.40-57. ⟨halshs-03618899⟩
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Dernière date de mise à jour le 27/04/2024
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