De l’influence du prince dans les liens entre religion, pouvoir et musique. Regards croisés sur les liturgies royales aux cours de Charles II d’Angleterre et de Louis XIV (1660-1685) - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Mélanges de l’École française de Rome - Italie et Méditerranée Année : 2021

De l’influence du prince dans les liens entre religion, pouvoir et musique. Regards croisés sur les liturgies royales aux cours de Charles II d’Angleterre et de Louis XIV (1660-1685)

Résumé

To explain the musical affinity between the Motets à grand chœur with instruments, composed for the French court during the first half of the reign of Louis XIV (1661-1682), and the Symphony Anthem, which developed at the English court during the Restoration (1660-1685), scholars have mainly highlighted the fascination of Charles II for the French model, as well as the trip that one of the most brilliant musicians of the Chapel Royal made on the continent, reporting musical practices and techniques that influenced music at the English court. Beyond the musical and aesthetic characteristics, however it is clear that other parameters, other issues can shed light on these singularities. Invented in a similar context of political and religious reaffirmation, the two “national” genres indeed constitute true musical embodiments of the prince’s piety, and it is with similar care that the two sovereigns themselves influenced their development. Closely linked to the physical presence of the monarch, their performance during services was a mark of royal majesty and dignity on both sides of the Channel. Using a comparative approach, the study thus aims to better understand to what extent this parallel use is the reflection of a desire to assert the authority, temporal and spiritual, of the sovereign, and to reassess this musical kinship in the light of political-religious issues, in order to better understand the function of music in the expression of power.
Pour expliquer la parenté musicale qui existe entre les motets à grand chœur et symphonie composés pour la cour de France durant la première moitié du règne de Louis XIV (1661-1682) et le Symphony Anthem qui se développa à la cour d’Angleterre durant la Restauration (1660-1685), l’on a jusque-là essentiellement mis en avant la fascination de Charles II pour le modèle français, ainsi que le voyage que l’un des musiciens les plus brillants de la Chapel Royal fit sur le continent, rapportant des pratiques et techniques musicales qui influencèrent la musique à la cour d’Angleterre. Au-delà des caractéristiques musicales et esthétiques, il est cependant clair que d’autres paramètres, d’autres enjeux peuvent éclairer ces singularités. Inventés dans un contexte similaire de réaffirmation politique et religieuse, les deux genres « nationaux » constituent en effet de véritables emblèmes musicaux de l’expression de la dévotion du prince, et c’est avec un même soin que les deux souverains eux-mêmes influèrent sur leur développement. Étroitement liée à la présence physique du monarque, leur exécution au cours de l’office constitua, de part et d’autre du Channel, une marque de la majesté et de la dignité royale. Dans une démarche comparatiste, l’enquête vise ainsi à mieux comprendre dans quelle mesure cet usage parallèle est le reflet d’une volonté d’affirmation de l’autorité, temporelle et spirituelle, du souverain, et à réévaluer cette parenté musicale à la lumière des enjeux politico-religieux, afin de mieux comprendre la fonction de la musique dans les processus d’expression du pouvoir.
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Dates et versions

halshs-03622176, version 1 (28-03-2022)

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Citer

Thomas Leconte. De l’influence du prince dans les liens entre religion, pouvoir et musique. Regards croisés sur les liturgies royales aux cours de Charles II d’Angleterre et de Louis XIV (1660-1685). Mélanges de l’École française de Rome - Italie et Méditerranée, 2021, 133 (2), ⟨10.4000/mefrim.10729⟩. ⟨halshs-03622176⟩
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Dernière date de mise à jour le 12/05/2024
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