Inégalité de genre dans l'enseignement et la formation professionnels
Résumé
Ce livre vise à alimenter les réflexions sur le genre de l’enseignement et de la formation professionnels en explorant des voies et des modalités de formation variées : le lycée professionnel, l’apprentissage, les écoles du travail social, les écoles d’infirmière et d’ingénieurs. Il est le fruit d’une réflexion collective qui réunit des chercheuses et des chercheurs, français.es et suisses, - historiennes, spécialistes des sciences de l’éducation ou sociologues de l’éducation, de la formation, du genre ou du travail - qui se retrouvent autour d’une préoccupation commune : participer et alimenter la réflexion en défendant l’idée de l’intérêt de procéder à un état des lieux des recherches récentes, conduites sur des terrains d’enquête variés, travaillant à articuler enseignement professionnel, formation professionnelle et genre. Il s’agit de montrer d’une part comment le genre et les rapports sociaux de sexe structurent, au moins en partie, les expériences de formation des femmes et des hommes et d’autre part, de décrire et d’analyser les différentes formes d’appropriation, par les femmes en particulier, des contenus, des savoirs, des compétences développés au cours de leur formation. Dit autrement, nous avons cherché à penser ensemble ce que l’enseignement et la formation professionnels font aux femmes et ce qu’en retour elles font de ce que l’on tente de faire d’elles. Dans cette perspective, nous considérons l’espace de l’enseignement et de la formation professionnels comme un espace en tension, travaillé par des rapports sociaux de domination de sexe et de classe sociale qui structurent l’offre de formation faite aux femmes et l’expérience qu’elles en font. L’attention portée aux rapports sociaux suppose que nous n’isolions pas leurs expériences de celles des hommes. Les formes d’oppression vécues par les femmes, en formation et au travail, la manière dont elles peuvent y résister ne peuvent être précisément comprises que si elles sont mises en relation avec celles des hommes. De fait, si nombre de contributions de cet ouvrage traitent prioritairement de l’expérience des femmes, les hommes et la place dominante qu’ils occupent dans le rapport social constituent toujours la toile de fond de la réflexion.
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