Collective managers of pastoral areas between recognition and fragility: a blind spot in the Common Agricultural Policy (Pyrenees)
Les gestionnaires collectifs d’espaces pastoraux entre reconnaissance et fragilisation : un angle mort de la politique agricole commune ?
Résumé
The Pyrenean mountains appear as textbook cases for the study of the ‘biens communaux’. Even today, more than 60 % of the high altitude areas belong to the municipalities and more than 80 % of the pastoral areas are managed collectively. The forms of collective organisation have thus shown formidable resistance against the various liberal attacks encouraging individualisation of ownership and/or use. However, collective managers are currently weakened by the effects of the 2014 reform of the Common Agricultural Policy. The generalisation of decoupled payments has generated significant financial flows in the summer pastures, and thus new individual covetousness, without taking into account their potential effects on the existing modes of regulation. The collective managers of pastoral communities are therefore faced with a major crisis, linked to their marginality (or even incongruity) in the framework of a policy designed for individual companies.
Les montagnes pyrénéennes apparaissent comme des cas d’école pour l’étude des biens communaux. Aujourd’hui encore, plus de 60 % des espaces d’altitude appartiennent aux communes et plus de 80 % des surfaces pastorales sont gérées collectivement. Les formes d’organisation collective y ont donc fait preuve d’une formidable résistance contre les diverses attaques libérales encourageant une individualisation de la propriété et/ou de l’usage. Pourtant, les gestionnaires collectifs se trouvent actuellement fragilisés par les effets de la réforme de la politique agricole commune de 2014. La généralisation des paiements découplés a généré sur les estives d’importants flux financiers, donc de nouvelles convoitises individuelles, sans tenir compte de leurs effets potentiels sur les modes de régulation en place. Les gestionnaires collectifs des communs pastoraux se trouvent donc confrontés à une crise majeure, liée à leur marginalité (voire leur incongruité) dans le cadre d’une politique pensée pour l’entreprise individuelle.