En 2020, l’opération préventive conduite à Fréjus, Avenue Calliès, a révélé un ensemble funéraire antique inédit, daté de la seconde moitié du Ier siècle. 175 structures funéraires ont été exhumées, parmi lesquelles une majorité d’inhumations, faisant de cet ensemble une découverte tout à fait originale au regard des espaces funéraires de Gaule méridionale. Les crémations, bien que minoritaires (18 structures), sont également attestées sous différentes formes, à l’instar de qui est observé dans les contextes régionaux (bûchers et dépôts secondaires). Par ailleurs, une première analyse spatiale révèle une dichotomie topographique entre inhumations et crémations. Ces dernières ne sont jamais ou rarement mêlées aux inhumations, sauf quand elles partagent directement la même structure. En effet, trois tombes se distinguent par leur caractère multiple et associent la pratique de la crémation et de l’inhumation. Dans ces sépultures doubles, l’inhumation d’un défunt adulte est certainement simultanée au dépôt d’un vase ossuaire, contenant les restes incinérés d’un second individu immature. Ces cas particuliers, dont aucun parallèle n’a été identifié à Fréjus ou dans le territoire de la civitas, soulèvent des questionnements d’ordre socio-culturel sur ces défunts, leur identité et sur les gestes associés à leur traitement funéraire, à une époque où la ville rayonne en Méditerranée occidentale.