Hymnes nationalistes ou révolutionnaires, musiques folks irlandaise, basque ou kabyle, mouvement pour les droits civiques des noirs rythmés par le gospel, chants pacifistes stigmatisant la guerre, aucune révolte, aucune mobilisation sociale ne semble avoir pu se passer de pratiques musicales. Cet ouvrage analyse les propriétés qui font de la musique un puissant auxiliaire des mobilisations collectives. Au fil des chapitres, des entrepreneurs de protestation empruntant des armes à la musique croisent des artistes qui embrassent des causes militantes à l’image de Pierre-Jean de Béranger, de Joan Baez, des Zebda, de Bob Geldof ou des groupes britanniques de la Red Wedge ou de Rock Against Racism. L’auteur propose plusieurs distinctions analytiques indispensables afin de mieux rendre compte des divers usages sociaux de la musique. On comprend mieux alors que cette dernière puisse fréquemment osciller entre protestation subversive et résignation plus ou moins conformiste.