La présence de cavités sous les centres urbains anciens ne bénéficie que depuis peu de l'intérêt de la recherche institutionnelle ; en cela les chercheurs n'apparaissent en rien différents de tout un chacun qui perçoit ce domaine comme d'abord déroutant, sinon hostile, en tout cas difficile d'accès - au sens propre comme au sens figuré. Dans nos images mentales, ces configurations spatiales, par ailleurs très diverses, sont mal accordées à une conception moderne de l'architecture, laquelle est largement conditionnée par l'angle droit et la maçonnerie en élévation qui de surcroît se trouve en surface. De fait, la connaissance que nous avons aujourd'hui de cet « obscur objet historique », pour reprendre l'expression de Claude Raynaud, reste très largement soumise à une documentation extrêmement lacunaire, aussi bien du point de vue chronologique que fonctionnel, alors même que les vestiges disparaissent au rythme des travaux urbains. Toutefois, sur un tel sujet, les villes médiévales du Limousin font l'objet de l'attention des chercheurs, et de longue date. Limoges, où le patrimoine souterrain est important, a suscité et suscite encore de nombreuses études qui portent sur les cavités et leur rapport à l'habitat urbain, et qui sont rarement abouties du fait de la complexité du phénomène dans cette ville. Sous des formes architecturales diverses, d'autres cités limousines témoignent de la permanence de l'appropriation du sous-sol par les populations urbaines, ainsi Saint-Junien ou La Souterraine pour ne citer que celles ayant fait l'objet d'études récentes. L'examen des données concernant Solignac permet désormais d'ajouter cette dernière ville à la liste des centres urbains anciens où la question des cavités mérite quelques attentions. Pour autant, l'étude est encore largement soumise à un matériau documentaire d"'un intérêt très inégal résultant de l'état de le recherche actuelle, et la présente contribution n'en constitue, au mieux, qu'un bilan assorti de perspectives de recherches futures.