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Article dans une revue Les Annales Islamologiques Année : 2019

Wild Patrimonialization” and industrial Archeology of the Yemeni Music. The first commercial Recordings in Aden (1935-1960)

“Patrimonialisation « sauvage » et archéologie industrielle de la musique yéménite. Les premiers enregistrements commerciaux à Aden (1935-1960)”

Résumé

The first commercial recordings of Yemeni music were made in Aden in the late 1930s, at the time of the British colony. These 78 rpm records were first published by a foreign company, Odeon, and then by several local companies, including Aden Crown, Jafferphon and Tahaphon. Quickly, all the urban musical traditions of Yemen, San'ânî, Lahjî, Hadramî, etc., were recognized and broadcasted throughout the country between 1935 and 1960, in spite of the ban on music in the North. These first recordings which are estimated at several thousand records, are still little known. It is very difficult to establish a chronology, since the various documents available are almost never dated, and many other documents like the press are currently not accessible. This research must therefore make use of a kind of an “industrial and musical archaeology” which attempts to define approximate ranges of dates, periods and temporal correlations. At the same time, the current “wild patrimonialization” of these musics on the Internet allows an easy access to many sound recordings on mainstream platforms, particularly Youtube. This represents a great support for the inventory process, but also a very hazardous storage solution that the research must try to compensate by an increased effort of documentation, in particular by the development of a database. The reception of the records by the Yemeni society during these twenty-five prolific years shows us that they had an important influence on the musical practice, as well as on a more subtle aspect of Yemeni music: the definition of regional genres which was of great importance in building the cultural identity of the Yemeni people, even until more recent times.
Les premiers enregistrements commerciaux de musique yéménite furent réalisés à Aden, à la fin des années 30, à l'époque de la colonie britannique. Ces disques 78 tours furent d'abord édités par une compagnie étrangère, Odeon, puis par plusieurs compagnies locales, dont Aden Crown, Jafferphon et Tahaphon. Rapidement, c'est l'ensemble des traditions musicales urbaines du Yémen, san'ânî, lahjî, hadramî, etc., qui furent ainsi reconnues et diffusées dans l'ensemble du pays, entre 1935 et 1960. On évalue ces premiers enregistrements à plusieurs milliers de disques. Cependant, ils sont encore très mal connus, et il est difficile d'en établir une chronologie, les divers documents disponibles n'étant presque jamais datés. Dès lors, cette recherche doit recourir à une sorte d' « archéologie industrielle et musicale » tentant de délimiter des fourchettes chronologiques, des périodes et des corrélations temporelles de manière approximative. Simultanément, l'actuelle « patrimonialisation sauvage » de ces musiques sur la Toile permet un accès aisé à beaucoup d'enregistrements sonores sur les plate-formes grand public, en particulier YouTube. Ceci représente un progrès immense pour le processus d'inventaire, mais aussi une solution de stockage très aléatoire que la recherche doit essayer de compenser par un effort accru de documentation, et notamment par l'élaboration d'une base de données. La réception des disques par la société yéménite durant ces vingt cinq années prolifiques du XXe siècle nous montre que ces disques eurent une influence importante sur la pratique musicale, ainsi que sur un aspect plus subtil de la musique yéménite : la définition des genres régionaux qui eut une grande importance dans la construction de l'identité culturelle des Yéménites même à une époque plus récente.
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  • HAL Id : halshs-03897554 , version 1

Citer

Jean Lambert. “Patrimonialisation « sauvage » et archéologie industrielle de la musique yéménite. Les premiers enregistrements commerciaux à Aden (1935-1960)”. Les Annales Islamologiques, 2019, Varia : Matérialisation, dématérialisation et circulations des musiques du Moyen-Orient, XIXe-XXIe siècles (53 (coordonné par Séverine Gabry et Frédéric Lagrange)), pp.49-94. ⟨halshs-03897554⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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