Pratiques et imaginaire mêlés : l'iconographie de la danse théâtrale comme construction de la différence entre les sexes au XIXe siècle
Résumé
Lorsque le ballet-pantomime s’impose dans le paysage théâtral parisien, la féminisation du corps de ballet de l’Opéra et le déficit des vocations masculines n’échappe pas à la sagacité d’un observateur des spectacles parisiens remarquant combien, dès 1801, « le côté des femmes est plus nombreux [que celui des hommes], et si l’on y trouve plus de grâces, c’est là aussi qu’on trouve le plus de talens décidés ». Cette féminisation des emplois prend rapidement de l’ampleur, si bien qu’en 1817 les jeunes danseuses de l’école de l’Opéra sont déjà deux fois plus nombreuses que les garçons. L’historien est alors frappé de constater combien, dans l’abondante production d’images consacrées à la danse théâtrale caractérisant ce siècle, la représentation de la féminité est privilégiée à celle du ‘sexe fort’. Comment peut-on interpréter cette préférence pour les danseuses qui va crescendo à partir de la Monarchie de Juillet ?
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