Avec une capitale située au carrefour de deux continents et à la tête d’un territoire qui s’étendait encore sur trois continents à l’époque de Justinien, l’empire d’Orient, que nous appelons Byzance mais dont l’empereur et les sujets se qualifièrent de Romains jusqu’à la chute de la Ville en 1453, fut constamment menacé dans son existence sur tous les fronts. Menace exercée par une série de peuples nomades des steppes eurasiennes ou du désert arabique dont leurs conditions de vie en milieu hostile faisaient d’excellents cavaliers armés et de redoutables ennemis dès qu’ils parvenaient à s’unir . Au xe siècle encore, l’évêque Liudprand de Crémone, ambassadeur du marquis d’Ivrée, Bérenger auprès de Constantin VII Porphyrogénète qui séjourne à Constantinople entre le 17 septembre 949 et le dimanche des Rameaux (31 mars 950) déclare : « La ville de Constantinople, dite autrefois Byzance et aujourd’hui Nouvelle Rome, est située au milieu des peuples des plus féroces. Elle a en effet au nord les Hongrois, les Petchénègues, les Khazars ; les Russes – que nous appelons d’un autre nom, les Normands – et les Bulgares, qui sont ses plus proches voisins ; à l’est Bagdad ; au sud-est les habitants de l’Égypte et de Babylone ; et au sud elle a l’Afrique et la fameuse île de Crète, si proche et si adverse… De même qu’ils dépassent les nations susdites [Arméniens, Perses, Chaldéens, Avasges] par les richesses, de même les habitants de cette cité [Constantinople] les dépassent-elles par la sagess…