Des actions collectives atypiques. Quand l’activité productive devient la cause à défendre - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2022

Des actions collectives atypiques. Quand l’activité productive devient la cause à défendre

Résumé

En matière de conflits du travail, la focalisation médiatique sur les conflits de survie et sur les modes d’action les plus spectaculaires induit une représentation dominante des actions collectives dans le secteur industriel comme étant explosives et violentes. Le risque de fermeture d’une usine ouvre en effet une période de crise à l’échelle locale. Considérant que son issue est partiellement indéterminée, certains salariés et acteurs locaux mènent des actions pour tenter d’infléchir le cours des événements. Les travaux de sciences sociales qui étudient les réactions aux fermetures d’usines se concentrent le plus souvent sur les formes de mobilisations collectives qui appartiennent au trio emblématique de ces situations sociales : actions judiciaires, actions directes et négociations au sein des instances de représentation du personnel. Ces modalités d’action épuisent-elles l’ensemble du répertoire emprunté par les salariés lors de ces périodes de crise ? La focalisation sur ces formes canoniques et la fréquence de l’entrée syndicale des enquêtes empiriques ne conduisent-elles pas à invisibiliser certains types d’actions collectives, en particulier celles qui sortent du répertoire syndical et celles qui émergent d’alliances entre des salariés aux positions professionnelles éloignées ? À partir de deux études de cas, ce chapitre met en évidence que, parallèlement aux formes bien connues de résistance, il existe également des actions collectives sans adversaire portées par des acteurs qui défendent la cause de l’activité. Face à un risque de fermeture, des salariés aux caractéristiques et aux positions variées reconvertissent des savoir-faire acquis dans leurs parcours professionnels, personnels et militants au service d’actions tournées vers l’activité productive. Ces acteurs s’approprient les enjeux économiques de leur entreprise et manient des outils de gestion. Ils adoptent alors une grille de lecture en termes de viabilité économique, puis l’utilisent au service de mobilisations collectives pour atteindre un même objectif : empêcher l’arrêt de l’usine et les licenciements.

Domaines

Sociologie
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Dates et versions

halshs-03920222, version 1 (03-01-2023)

Identifiants

Citer

Matéo Sorin. Des actions collectives atypiques. Quand l’activité productive devient la cause à défendre. Les mondes ouvriers : figures de (dé)mobilisations, Presses universitaires du Septentrion, pp.43-60, 2022, 978-2-7574-3753-7. ⟨10.4000/books.septentrion.137313⟩. ⟨halshs-03920222⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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