Paléoenvironnement de la région de Tébessa (Algérie) pendant le Pléistocène supérieur et l’Holocène : approche magnétique et sédimentologique.
Résumé
Le site, localisé à une vingtaine de kilomètres à l’est de la ville de Tébessa (fig. 1), est limité vers le nord par le synclinal perché du djebel Dyr, éloigné de quelques centaines de mètres seulement de la localité d’Aïn Zerga. Ce relief, orienté selon la direction atlasique (NE-SW), est entrecoupé par trois importantes gorges, qui sont, d’est en ouest, les gorges de l’oued Bousseman, de l’oued Gastel et de l’oued Hamouda. Sur le flan sud du synclinal, l’oued Zeïet traverse des formations d’âge maastrichtien et paléocène et dépose de part et d’autre des terrasses fluviatiles. Ces dernières alternent avec des terrasses alluvionnaires, souvent de couleur foncée. Sur la coupe stratigraphique, des traces d’activité humaine (outils préhistoriques et foyers) sont visibles ; celles-ci remontent soit à la civilisation néolithique soit à la civilisation capsienne. Les sites appartenant à cette dernière se caractérisent par une grande richesse en escargots brûlés (d’où leur nom d’escargotières) et sont très nombreux dans la région. Sur le plateau du Dyr, plusieurs escargotières, implantées sur les versants des falaises et à proximité des points d’eau, ont été recensées. En plus de ces sites de plein air, divers abris sous roche peuvent être observés dans les gorges des différents oueds, comme celui l’abri de l’oued Boussemane, qui fait actuellement l’objet d’une étude et dans lequel des traces des civilisations du Néolithique et du Paléolithique moyen ont été découvertes. Dans la région de Tébessa, un certain nombre de sites néolithiques ont d’ailleurs fait l’objet de campagnes de fouilles ; à l’exemple du gisement du Damous el-Ahmar, situé sur les pentes nord du djebel Anoual, au sud de Tébessa (C. Roubet, 1968).