En 1958, après la désastreuse tournée de Richard Nixon en Amérique du Sud, le gouvernement des États-Unis a dû faire face à un sentiment anti-américain croissant au sein de la population universitaire d'Amérique du Sud. En réponse, l'administration Eisenhower a conçu un nouveau type de programme d'échange, le Student Leader Seminar. L'objectif était d'améliorer l'image des États-Unis à l'étranger et de combattre l'influence marxiste croissante au sein du mouvement étudiant sud-américain. Suivant le modèle du programme d'échange de leaders du département d'État, le séminaire permettait à l'origine uniquement aux étudiants sud-américains de se rendre aux États-Unis, afin de développer une compréhension mutuelle avec les autres étudiants universitaires américains. Bien que la majorité des pays d'Amérique du Sud aient participé, le séminaire entre l'université du Chili et l'université du Texas est devenu le plus long, puisqu'il a duré huit ans. Ce qui distingue ce lien entre le Texas et le Chili, c'est qu'il s'agit du seul séminaire aller-retour, permettant non seulement aux Chiliens de visiter les États-Unis, mais aussi aux habitants d'Austin de visiter le Chili. Ensuite, même si le programme d'échange de leaders permettait déjà la circulation des leaders étudiants, ce séminaire sera le seul programme qui permettra la participation d'étudiants de gauche radicale : Ce cas inconnu fait partie de notre thèse de doctorat, une recherche plus large qui aborde les relations culturelles et éducatives entre le Chili et les États-Unis pendant la période 1958-1973. D'un point de vue méthodologique, ce cas a été développé à partir d'un ensemble de 35 entretiens avec d'anciens participants du Chili et des États-Unis, de leurs documents personnels et de sources officielles du gouvernement américain. Ce cas offre un point de vue précieux pour analyser différents aspects de la guerre froide culturelle, comme la politique étudiante, la culture des jeunes, le Vietnam, les droits civiques et la révolution.