Dans quelle mesure peut-on parler d'une anthropologie vivésienne ?
Résumé
If anthropology is to be understood in a general way as a discourse on man, then it seems that this discourse cannot be characteristic of the modern era and that it does not take shape in the Renaissance, for example. No doubt there was a pre-history of it, but to study it, one would have to go back to the very beginnings of the Western philosophical tradition. But this is obviously not how the organisers of this seminar understand the term, and anthropology is understood here as a science of man, which is very different from a simple discourse on man. Under these conditions, a new difficulty arises. The theme proposed for our reflection could indeed lead us to situate Vives at the genesis of a process, and not at the end of another, nor simply in the environment that saw the emergence of his work. This perspective would be trivial for many writers. But a long acquaintance with Vivesian crictics leads us to believe that it is, in his specific, quite perilous.
Si l’anthropologie s’entend de manière générale comme un discours sur l’homme, alors il semble que ce discours ne puisse être caractéristique de l’époque moderne et qu’il ne se constitue pas à la Renaissance, par exemple. Sans doute y en a-t-il eu une pré-histoire, mais pour l’étudier, il faudrait remonter aux tout débuts de la tradition philosophique occidentale. Mais ce n’est visiblement pas ainsi que les organisateurs de ce séminaire entendent le terme et l’anthropologie est comprise ici comme une science de l’homme, ce qui est très différent d’un simple discours sur l’homme. Dans ces conditions, une nouvelle difficulté se présente. Le thème proposé à notre réflexion pourrait en effet nous inciter à situer Vivès à la genèse d’un processus, et non au terme d’un autre, ni plus simplement dans le milieu qui a vu émerger son œuvre. Or, cette perspective serait anodine pour bien des écrivains. Mais une longue fréquentation de la critique vivésienne nous laisse croire qu’elle est, au sujet du nôtre, tout à fait périlleuse.
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