Le diagnostic, réalisé sous la forme de deux sondages manuels dans la cour située à l’arrière de l’hôtel du Commerce, a révélé des stratigraphies de 3,20 m dans le sondage 1, et de 2 m dans le sondage 2. La différence s’explique par la présence d’un creusement dans le premier cas dont les limites n’ont pas pu être établies en raison de l’exiguïté du sondage et des contraintes de sécurité. Ce creusement a livré du matériel des IIe et IIIe siècles. Le sondage 2 a montré que le substrat marneux jaune apparaissait à cet endroit vers 35,35 m NVP, ce qui est tout à fait compatible avec les observations de Théodore Vacquer qui releva le sol naturel à 34,10 m environ, soit un dénivelé de 4% du paléorelief. Un paléosol d’une vingtaine de centimètres est visible à la base de la stratigraphie du sondage 2 jusqu’à la cote 35,60 m NVP. Nous voyons se développer ensuite dans les deux sondages une séquence de remblais humifères d’époque antique, qui ont livré en abondance du mobilier archéologique. Ce mobilier est composé avant tout de tessons de céramique datés des IIe et IIIe siècles, de restes osseux animaux parmi lesquels quelques déchets d’artisanat (métapodes sciés) ou de fragments de tuiles. Les coquilles d’huîtres sont également nombreuses. Les restes métalliques sont plus rares, avec une vingtaine d’éléments, essentiellement des clous. Deux fragments d’enduits peints et trois fragments de verre ont enfin été recueillis. L’étude céramologique montre que ce lot représente un bon échantillonnage du vaisselier domestique des IIe et IIIe siècles (récipients culinaires, de présentation ou de stockage), Il s’agit soit de productions locales, soit d’importations. La proportion assez élevée, pour l’époque, de divers récipients dorés au mica est soulignée. Dans les deux sondages, les remblais humifères d’époque antique atteignent donc une soixantaine de centimètres d’épaisseur, ce qui ne témoigne pas d’un apport volontaire. Le rythme de sédimentation est plutôt lent. Le mobilier relativement important témoigne malgré tout de la proximité d’un habitat. Cette séquence antique s’achève dans le sondage 2 par une couche de terre noire (US 2007) dont le mobilier, s’il date dans sa majorité des IIe et IIIe siècles, contenait trois tessons céramiques du haut Moyen Âge. Dans le sondage 1, l’US 1007 présente un faciès céramique homogène du XIIIe siècle. Il est impossible de déterminer pourquoi les deux coupes divergent sur cette longue période de transition entre l’Antiquité et le second Moyen Âge, des effets d’arase ne sont pas à exclure. La période moderne se caractérise par l’apport de remblais sableux compacts (2003), des niveaux de construction (US 2006) ou d’un sol pavé (US 1002). Le matériel s’inscrit dans un horizon chronologique de la fin du XVIe ou du XVIIe siècle, qui pourrait correspondre au lotissement moderne du front de rue, en arrière du collège de Laon. Aucune maçonnerie n’a été observée pour cette période.