Écritures invisibles/illisibles : le cas de l'Iran ancien
Résumé
Les écritures invisibles – le cas de l’Iran ancien
Inscriptions monumentales cunéiformes achéménides (550 à 330 av. n. ère) :
- Trilingues vieux-perse, babylonien, élamite.
- Inscriptions placées trop haut pour être lues (inscription gravée dans la falaise de Bisotun, inscriptions architecturales des palais de Persépolis et Pasargades).
- Problématique des écritures exposées (B. Fraenkel) : elles jalonnent le territoire, marquent les sites de mémoire, ornent les portiques, les seuils, les espaces transitoires.
- Valeur ornementale.
- La performativité des écritures enterrées : cas des chartes de fondations enterrées (et donc illisibles) dans les fondations de la terrasse de Persépolis.
Légendes grecques et parthes des monnaies parthes arsacides (1er siècle n. ère) :
- Les Parthes d’abord conservent sur leurs monnaies les légendes grecques de leurs prédécesseurs séleucides.
- Aux légendes en grec commencent à s’ajouter des légendes en parthe (alphabet dérivé de l’araméen).
- La maîtrise du grec commence à se perdre : les légendes en grec sont pleines d’erreurs puis sont illisibles, elles ne font que maintenir une présence ‘esthétique’ de l’ancienne langue de prestige.
Object magiques inscrits de la période sassanide (224 à 651 n. ère) :
- Inscriptions illisibles/ qui n’ont pas de sens : une caractéristique des objets magiques.
- Amulettes avec ‘lettres étrangères’ ; inscriptions en positif (miroir).
- Les bols magiques où l’écriture enchaîne graphiquement les démons, également enterrés.
Sphère juridique : les doubles des contrats (Bactriens, par exemple) :
- Chaque contrat doit être écrit en double ; celui-ci doit rester scellé pour servir de preuve en cas de contentieux.
- L’invisibilité du texte le protège, garantit son intégrité.
- Recouvrir, cacher un texte lui confère une valeur juridique, une forme de performativité inverse des écritures exposées.
Monogrammes et sceaux à monogrammes sassanides :
- Motifs composés d’éléments alphabétiques ‘cachant’ un nom ou une formule propitiatoire.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Loading...