La cantate fait partie, avec la sonate et le concerto, des nouveaux genres de musique italienne diffusés en France au début du XVIIIe siècle. En réalité, cet engouement pour le style ultramontain avait été précédé et en quelque sorte anticipé tout au long du XVIIe siècle, par une circulation du répertoire vocal italien, composé d’airs et de cantates, comme les pièces d’auteurs romains tels Rossi ou Carissimi, directement liés à l’entourage du cardinal Mazarin. En revanche, vers la fin du siècle les dynamiques de transmission du répertoire changent. À l’axe Rome-Paris, qui prolonge son existence à travers la cour des Stuart exilée à Saint-Germain-en-Laye, s’ajoutent de nouvelles trajectoires, notamment à partir de Naples ou des villes du Centre-Nord de l’Italie (Bologne, Venise, etc.). Le propos de ma communication est de décrypter ce réseau de transmission et de montrer comment ce répertoire, dans un premier temps apanage en France des élites, se diffuse plus largement dans d’autres milieux, s’inscrivant dans les pratiques des professionnels comme des amateurs, et suscitant l’émulation de la part des compositeurs français.