Walker's empiricist interpretation of Walras’s tatonnement
Le "biais empiriste" dans l'interprétation de Walker du tâtonnement walrassien
Résumé
This paper is devoted to Walker's interpretation of Walras's tatonnement models. This interpretation is based upon a realist epistemology that Walker, in our opinion, assumed in Walras's thought. According to Walker, each statement of Walras has an empirical content, and can be compared to reality for its validation. However, this realist reading contradicts Walras's own rationalist method. This has three major consequences. First, the "empiricist bias" leads Walker to find two models of tatonnement where only one is usually considered. Second, Walker sometimes confuses what Walras called human facts with natural facts. Third, Walker puts forward an alternative view of Walras's edifice based on the articulation of institutions, procedures, rules and participants' behaviour. Usually, one considers Walras's Eléments d'économie politique pure as a rationalist edifice, where concepts are progressively introduced, step by step, from the simple to the more complex. Walker does not respect this architectonic unity.
Cet article est consacré à l'interprétation développée par Walker du tâtonnement walrassien. Cette interprétation repose sur une épistémologie réaliste que Walker attribue à Walras. Selon Walker, chaque énoncé des Eléments d'économie politique pure comporte un contenu empirique susceptible d'être comparé à la réalité. Cependant, ce "biais empiriste" de Walker contredit, nous semble-t-il, la méthode rationaliste de Walras. Ce biais produit de nombreuses conséquences dans les travaux de Walker. En premier lieu, cela permet de distinguer deux modèles de tâtonnement là où l'on n'en retient habituellement qu'un seul. En second lieu, la volonté d'établir des modèles réalistes conduit Walker à ignorer les différents niveaux conceptuels développés par Walras, tels que la distinction entre type idéal et type réel. En troisième lieu, Walker propose une interprétation originale de l'édifice walrassien qui reposerait sur l'articulation d'institutions, de règles, de procédures et des comportement des agents. Cette interprétation bouleverse la vision traditionnelle de l'architectonique walrassienne, selon laquelle les concepts sont introduits progressivement en allant du simple au complexe.
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