Cet article s’appuie sur la remobilisation de résultats issus d’enquêtes compréhensives réalisées dans les espaces périurbains franciliens entre 2007 et 2013. Il envisage les conditions de vie des ménages vieillissants et leurs ajustements pour faire face à la montée en âge et interroge le maintien, ou non, de ces publics dans des contextes considérés comme inadaptés. Un premier temps reviendra sur l’actualité des stratégies résidentielles à mesure de la montée en âge : mobilités, immobilités et attachement à la maison individuelle. Nous examinerons ensuite les principales recompositions dans les modes d’habiter des retraités périurbains rencontrés. Il s’agit d’aborder ici la reconfiguration des spatialités comme des sociabilités, qui diffèrent selon les contextes résidentiels, les trajectoires familiales et sociales, le niveau d’autonomie. Ces enquêtes révèlent les tactiques et les stratégies employées par les ménages vieillissants en vue de conserver la maîtrise de leur quotidien et de demeurer le plus durablement possible dans ces environnements périurbains. Ce maintien sur place est d’autant plus envisageable, que ces espaces, en région parisienne, s’équipent et se structurent. En retour, ancrés et impliqués localement, les retraités, bien que divers dans leurs modes d’habiter, participent à la reconfiguration de ces territoires périurbains franciliens et à l’adaptation des politiques publiques locales en direction des attentes et des besoins des aînés.