La permanence du phénomène d’hellénisation a` travers les témoignages numismatiques, épigraphiques ou artistiques constitue la marque d’un fond culturel qui s’est étendu a` l’ensemble de l’Asie centrale, au-dela` de l’existence politique des royaumes gréco-macédoniens. Ainsi les communautés hellénisées présentes dans les grandes agglomérations, telles que Merv, Bactres ou Taxila, se sont constituées par vagues successives depuis la conquête d’Alexandre jusqu’au IIe s. av. n. è. Quels que soient les pouvoirs en place, elles ont perduré par la suite et ont ainsi facilité les transferts commerciaux, artistiques et intellectuels dans des régions aux dynamiques topographiques très diverses : plaines, montagnes, steppes. Les nouveaux arrivants, parthes puis kouchans, se sont appuyés sur la présence de ces populations et de ces élites pour maintenir une paix durable avec des voisins puissants et favoriser le commerce. L’étude de la céramique post-hellénistique provenant de Margiane (l’oasis et la cité de Merv) et de Bactriane (Termez, Balkh) a pour objet d’aborder le problème de la permanence de la culture matérielle hellénistique mais également de proposer des hypothèses sur l’origine des modifications typologiques a` partir de l’introduction de productions métalliques ou de verre d’origine gréco-romaine. Il s’agit ainsi de dépasser le cadre des grandes commandes « royales » – mosaïque, décor architectural, ronde bosse et réévaluer le degré d’intégration des nouveaux arrivants par rapport aux cultures locales entre le IIer s. av. n. è. et Ier s. de n. è.