La publication du troisième livre en 1722 marque un tournant dans l’édition des œuvres de François Couperin. Aux sept ordres qu’il contient (du 13e au 19e Ordre), le compositeur y adjoint quatre Concerts royaux, « pieces […] d’une autre Espéce », qui « conviennent, non seulement, au Clavecin ; mais aussy au Violon, a la flute, au hautbois, a la Viole, Et au Basson ». Plusieurs raisons expliquent ce choix éditorial. Des quatre livres, le troisième est celui qui comporte le moins de pages, si l’on tient compte uniquement des sept ordres. L’ajout des Concerts royaux l’augmente de vingt-sept pages, faisant de celui-ci le plus imposant que Couperin ait jamais publié. Mais la taille du volume n’est pas la seule raison à ce supplément. Ceci lui offrait la possibilité de publier des pièces d’un style différent qui rappelle celui de l’Allemande de l’Art de toucher le clavecin. De plus, la polyvalence des Concerts royaux lui permettait de toucher certains instrumentistes, tels que les violistes pour lesquels il compose des parties spécifiques dans cinq pièces, les flûtistes et violonistes. Après cette publication, Couperin poursuit dans cette voie en livrant au public en 1724 Les Goûts-réunis ou Nouveaux concerts […] augmentés d’une grande sonade en trio intitulée Le Parnasse ou L’Apothéose de Corelli. Il numérote ces concerts de sept à treize afin que ceux-ci puissent « être joins sous une même reliûre, avec les quatre premiers qu[‘il a] donnés dans [s]on troisiéme livre de piéces de Clavecin ». Cette publication est suivie de trois autres : un Concert instrumental sous le titre d’Apothéose composé à la mémoire immortelle de l’incomparable Monsieur de Lully (1725), Les Nations (1726) et les Pièces de violes (1728).