Prémices à une anthropologie philosophique et pragmatique sur le geste mortuaire en préhistoire – Cas d’un ancien lot, ici daté, d’os humains artéfactualisés du mas d’Azil (France)
Résumé
Comme l’explicite Eric Boëda, la façon d’analyser l’artéfact amène à
devoir intégrer une dimension épistémologique dans l’interprétation de l’objet
préhistorique. Il apparaît essentiel, en effet, de se distancier vis-à-vis d’une
prise de position sur l’identification du vestige pour laquelle il n’existe
aujourd’hui plus aucun corollaire à valeur de référent mémoriel. Du fait du
caractère inégal du témoin archéologique le plus communément rencontré en
préhistoire, qu’il soit de pierre ou d’os, en ce que l’artéfact peut suggérer ab
initio un certain mode opératoire par l’état même de la matrice au moment où
elle fût utile en action — état brut (matrice extraite) versus état d’outil
(matrice transformée) —, il semble que l’interprétation devrait s’élaborer
distinctivement selon cette différente préemption sur la matière faite objet.
Prenant pour exemple un ossement humain retrouvé avec d’autres dans
les séries des fouilles anciennes du mas d’Azil (Ariège), qui montre, outre des
traces de découpe, des bords anciennement usés, l’article explore la nature du
lien à cet objet dans l’étude. L’os humain artéfactualisé, i.e. retrouvé isolé
dans son intégrité anatomique, à valeur de « relique », offre là un cadre
analytique visant le champ d’une anthropologie sur le geste mortuaire. Avec
les dates obtenues sur ce lot, l’étude s’attache à mettre en lumière les
modalités propres à l’examen de cette vestigialité qui témoigne, ce faisant, de
la pratique inédite d’une société à l’aube du Postglaciaire (Xe millénaire BP).
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
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