Si les programmes de concerts et d’émission radiophoniques nous fournissent des indications sur les associations instrumentales choisies, seuls les enregistrements phonographiques restituent les sonorités des pionniers qui « inventèrent » la musique médiévale dans la première moitié du XXe siècle. Un corpus de 250 disques 78 tours, enregistrés entre 1910 et le tout début des années 1950, permet d’évaluer statistiquement la part des instruments contemporains ou au contraire « anciens » dans cette nouvelle pratique. On observe alors trois tendances principales : 1. l’emploi d’instruments contemporains dans un anachronisme assumé, 2. la tentative d’évoquer les sonorités « archaïques » à partir d’instruments modernes, et enfin 3. les premières tentatives de restitutions historiques. Dans tous les cas, la variété de ces enregistrements a de quoi raviver notre écoute de la musique médiévale