Cet article se propose d’analyser les processus de contrôle du territoire observé au Gabon à partir de mars 2020, à la suite de l’avènement de la Covid-19. Ces processus de nature sécuritaire et sanitaire sont pris en guise de réponse pour endiguer la circulation du nouveau coronavirus. Dans ce contexte, les autorités gouvernementales gabonaises convoquent la fonction protectrice de la frontière et s’ensuit par la suite le « debordering ». Cette décision aboutit à la fermeture de toutes les frontières (terrestre, maritime et aérienne) et à l’arrêt de tous les flux (personnes et marchandises). L’autre aspect sécuritaire est relatif au confinement variable (partiel et total) de la population. Dans la pratique, le confinement correspond au cloisonnement de la population, mais aussi à la définition et au contrôle de ses mobilités. Tandis que sur le plan sanitaire, la recommandation du respect des gestes barrières (distanciation sociale et physique, limitation des contacts sociaux, port du masque, lavage des mains, etc.) est fortement vulgarisée. Toutes ces mesures sont prises parce que la Covid-19 constitue une menace collective en raison de sa rapide propagation et de sa potentielle forte létalité.