En novembre 2022, quelques jours avant l’ouverture de la Coupe du Monde de football, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a enfoncé le clou dans son combat contre les jeux de hasard et d’argent (JHA), une pratique ludique populaire pratiquée par des millions de français. Elle s’en est prise à la publicité pour les JHA - « en télévision, radio, affichage et digital », avec une pléthore de mesures pour empêcher les opérateurs de promouvoir normalement leurs produits. Les 4 chartes signées par les « opérateurs de jeux d’argent et l’écosystème de la publicité » apparaissent très contraignantes. Certains observateurs pourraient même les juger néo-prohibitionnistes et relevant de la censure. L’autorité de régulation devient de plus en plus autoritaire, sous la domination et/ou en connivence avec la doxa du jeu pathologie maladie, des associations, des groupes de pression… qui veulent décider de la politique des jeux de la France depuis Paris, sans consulter les 30 millions de joueurs, et en imposant une vision idéologique et sanitaire des pratiques ludiques. Ces décisions liberticides résultent également des conventions signées ces derniers mois par l’ANJ par exemple avec l’UNAF (Union nationale des associations familiales) et des multiples sondages payés et instrumentalisés par le gendarme des jeux sur l’addiction, le jeu des mineurs…. L’ANJ n’a de cesse depuis plusieurs mois, de s’attaquer aux fondements sociologiques, symboliques des jeux d’argent. Elle veut supprimer la petite part de rêve (améliorer l’ordinaire, changer de vie, de condition sociale…) que des millions de français de toutes origines cherchent - et parfois trouvent - dans les jeux de hasard. Pas de débats contradictoires, juste des injonctions répétées et inquisitrices du régulateur. Une subjectivité qui rejoint ce que souhaitent certains addictologues en conflits d’intérêts, des associations moralistes qui combattent le gambling et le e gambling. Cette politique des jeux thérapeutique permet à la doxa du jeu pathologie maladie d’exploiter l’addiction au jeu. Une « maladie » qui, curieusement, a parfois du mal à trouver ses malades(confer nos articles« L’addiction au jeu : une drôle de maladie qui a du mal à trouver ses malades » ; «Recherche joueurs addicts. désespérément » « Le jeu excessif est-il une addiction ? ) Les médias ont repris pro domo les décisions du régulateur, certains ont même fait dans la surenchère alarmiste : « Paris sportifs : un fléau qui ruine des vies et plonge les jeunes dans l’addiction » ; « Paris sportifs l’overdose du « marketing de la misère » Ironie de l’histoire, ces observateurs, journalistes, hommes politiques (notamment à la gauche de l’échiquier mais aussi à droite) aveuglés par leur idéologie, dupés par la doxa du jeu pathologie maladie, par manque d’éthique journalistique, ne font que reprendre les vieilles antiennes qui ont longtemps justifié la prohibition des jeux de hasard. Aux antipodes de la vie sociale et ludique de millions de français joueurs, ils ânonnent un discours suranné, néomarxiste, médical... A les écouter, le Fait Social, culturel, économique jeux de hasard et d’argent , serait soit un opium du peuple , soit un opium tout court !