Les chambres de Paris : écriture de l’hébergement et du transit chez Henri Lopès
Résumé
Une catégorie d’importance dans la reconstruction et la retranscription des parcours des migrants est celle de leur habitat, le plus souvent précaire. Appartenant à cette nébuleuse d’espaces de transit, les hôtels meublés posent la question de leur réputation, de leur image et des possibilités d’investissement mémoriel. Entre opprobre et idéalisation, entre nostalgie et rejet, ces lieux sont les premiers espaces d’inscription des migrants en ville. A travers le dialogue entre deux romans du Congolais Henri Lopès, nous voyons comment ces espaces migrants parviennent à s’inscrire, en quoi ils constituent un espace-temps d’apprentissage de la société d’accueil et de mise en travail de l’identité. Ils fonctionnent comme un pont entre le pays natal et le pays d’accueil, mettant en place une scène de paroles dans lequel les identités s’enchevêtrent. Ce sont dans les chambres migrantes que se déroulent les rituels de compensation et de réparation qui transforment l’exil réel en enracinement imaginaire.
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