Longtemps méconnue, la période de cinq siècles de la fin du monde romain jusqu’à l’affirmation du monde médiéval sort de l’ombre. Présentant plus de deux cents objets et documents, découvertes récentes pour l’essentiel, ainsi que des reconstitutions graphiques, le catalogue de l’exposition « Septimanie » éclaire divers aspects de la société : lieux de pouvoir ; christianisation ; métissage culturel ; habitat, travail et production.Plusieurs chantiers archéologiques de grande ampleur révèlent la densité du peuplement, pourtant mis à mal par la pandémie de la peste justinienne, récurrente aux VIe-VIIe siècles, dont les effets sont identifiés grâce aux progrès de la bio-archéologie. Pour autant, cette calamité, embarquée sur les navires orientaux, souligne la permanence des circulations méditerranéennes que l’on pensait éteintes. Dans le même temps apparaît, au sein des techniques, de l’artisanat et des pratiques funéraires, l’influence du monde germanique : le tropisme méditerranéen ne constitue plus l’unique horizon de sociétés métissées qui empruntent leurs traits au Nord autant qu’au Sud. En Septimanie comme ailleurs, l’Europe est en gestation