Le saint devant ses marmites. Les vertus du cuisinier dans l’hagiographie moderne - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Food and History Année : 2017

Le saint devant ses marmites. Les vertus du cuisinier dans l’hagiographie moderne

Résumé

One main feature inside male and female reformed Carmels – which prevailed across western Europe in the last 30 years of the 16th century – is a paramount concern for food mortification. In shifting our analysis to kichen level – in other words from meals to their preparation by a local hand, i.e. the cook – we shall survey how the kitchen , in the 17th century, was turned into a major place hosting holliness in convents. The very nature of the work done there makes it possible to put to the test obedience, the mortification of senses, the prevalence of prayers, a sense of duty and self imposed humiliation - a cleric’s – and a cook’s - main vertues This brought about two consequences. On the one hand clerics made use of kitchens to achieve extreme religious perfection, thus playing up cooking as a job and the kitchen as a space. On the other hand, hagiographic literature helped standardize the portraits of religious cooks through a most conventional display of their virtues.
Le carmel réformé masculin et féminin, qui s’impose dans toute l’Europe occidentale à partir du dernier tiers du XVIe siècle, se caractérise par une attention extrême portée aux mortifications alimentaires. Déplacer l’analyse au niveau de la cuisine, c’est-à-dire de la réfection à la préparation du repas par un préposé, le cuisinier, conduit à observer comment la cuisine se mue à son tour, au XVIIe siècle, en espace privilégié de la sainteté conventuelle. La nature même du travail qui s’y effectue permet de mettre à l’épreuve l’obéissance, la mortification des sens, la permanence de l’oraison, le sens du service et l’humiliation volontaire, qui sont les principales vertus du religieux en général et du cuisinier en particulier. Cet état de fait a eu deux conséquences. D’une part, les religieux ont instrumentalisé la cuisine pour une surenchère de perfection religieuse, au prix d’une dramatisation extrême de la fonction de cuisinier et de l’espace de la cuisine. D’autre part, la littérature hagiographique a contribué à standardiser les portraits de religieux cuisiniers, par une mise en scène de plus en plus conventionnelle de leurs vertus.
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Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification - CC BY 4.0

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Citer

Fabienne Henryot. Le saint devant ses marmites. Les vertus du cuisinier dans l’hagiographie moderne. Food and History, 2017, 15 (1-2), pp.161-179. ⟨10.1484/J.FOOD.5.116337⟩. ⟨halshs-04205965⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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