Entre lignage et notabilité
Résumé
L’historiographie de la ville de Metz au Moyen Âge fait la part belle aux paraiges qui incarnent l’émancipation de la ville de la tutelle épiscopale, ainsi que son autonomie politique et juridique. Ce groupe élitaire, composé de cinq paraiges anciens (Porte-Moselle, Jurue, Saint-Martin, Outre-Seille et Porsaillis), auxquels se greffa au cours du XIVe siècle le Commun, adopta entre le XIIIe et le XVIe siècle plusieurs modes de reproduction sociale de l’aristocratie seigneuriale (d’armoiries, usages lexicaux du lignage, jeux d’armes, pratiques d’écriture, etc.). Si les travaux se sont particulièrement penchés sur la composition et l’origine de ces paraiges, le fonctionnement de leur reproduction sociale et les facteurs de leur cohésion interne qui venaient renforcer leur position d’autorité à la fin du Moyen Âge restent encore peu explorés par la recherche. Nous proposons, à partir de l’examen du vocabulaire de la désignation des paraiges dans la Chronique de Philippe de Vigneulles, de réfléchir sur les modes de représentation sociale des paraiges dans la documentation écrite de la fin du Moyen Âge. En nous penchant sur la fabrication d’une image sociale des paraiges sous la plume du chroniqueur messin, l’objectif de l’enquête est d’examiner comment s’exprimait la promotion de leur rôle de dominant dans la chronistique urbaine. Plus largement, nous visons à approfondir notre compréhension du fonctionnement et de la cohésion des paraiges, qui s’arrogeaient au XVe siècle l’exclusivité du pouvoir urbain à Metz, malgré la diminution drastique du nombre de leurs membres et des pressions exercées par les princes voisins.
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