Faire voir, faire dire, faire écrire le travail dans le compagnonnage (France)
Résumé
Taking an opposing view to discourses that portray work as a necessary evil or a tool of alienation, the Compagnons du Tour de France have cultivated a form of distinction since the end of the eighteenth century that operates in two ways. On the one hand, the compagnons (journeymen) speak only “work” with great restraint and parsimony. On the other hand, the values and representations associated with the idea of work are expressed primarily through iconography, autobiography and ritual. Using a contemporary writing workshop that forces this discourse as a unique case study, the article first describes the forms and reasons for the silence surrounding work among the compagnons. It then presents the mechanisms of visual, ritual and literary ways of expressing or showing work within the compagnonnage in France and seeks to identify their articulations.
Prenant le contre-pied des discours sur le travail comme mal nécessaire ou instrument d’aliénation, les compagnons du Tour de France cultivent depuis la fin du XVIIIe siècle une forme de distinction qui opère de deux façons. D’une part, ils ne parlent qu’avec beaucoup de retenue et de parcimonie de «travail». D’autre part, les valeurs et représentations associées à l’idée de travail passent chez eux principalement par les voies de l’iconographie, de l’autobiographie et du rituel. À partir de l’examen du cas singulier d’un atelier d’écriture contemporain qui force les discours, l’article décrit en premier lieu les formes et raisons du silence ordinaire qui entoure le travail chez les compagnons. Il s’attèle ensuite à présenter les ressorts des manières visuelle, rituelle et littéraire d’exprimer ou de montrer le travail au sein du compagnonnage en France, et s’emploie à en identifier les articulations.
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