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Rapport Année : 2021

Dynamiques du peuplement dans la Limagne des Buttes (Puy-de-Dôme). Rapport de prospection systématique (2021)

Résumé

Depuis 2005, un vaste programme de prospections pédestres et aériennes systématiques a été lancé dans le cadre des stages du parcours « archéologie » de licence (3e année) des départements d’histoire et d’histoire de l’art et archéologie de l’Université Clermont Auvergne. La zone d’étude s’étend sur tout ou partie de 16 communes situées à l’est du cours de l’Allier, soit environ 72 km2. Nommée par commodité « secteur de Billom », elle correspond à la plus grande partie de la Limagne des Buttes. Tournée vers la plaine de la Limagne et proche de Lezoux, elle est traversée d’est en ouest par la voie dite « d’Agrippa » reliant Lyon et Saintes par Clermont. À ce jour, environ 2985 ha sur les 7166 que couvre la zone d’étude ont été prospectés systématiquement, soit 40,65%. Pour la Préhistoire, plus de 30 sites ont été reconnus ; pour la Protohistoire, plus de 150 ; pour l’époque romaine, plus de 330 ; pour la période médiévale, plus de 80. Toutes périodes confondues, le bilan est de 441 sites, 194 indices de sites, 566 découvertes isolées, 427 bruits de fond et 22 structures diverses, soit un total de 1650 entités archéologiques correspondant à 2107 unités de prospection (UP) enregistrées et à plus de 210 000 artefacts effectivement collectés. Les prospections sont conduites dans le cadre de Prospections-Inventaires annuelles, qui ont donné lieu en 2019 à un rapport de synthèse pour l’ensemble de la période 2005-2019. Les six dernières années (2016-2021) ont été mises à profit pour restructurer la base de données et le SIG, et commencer à mettre à plat l’ensemble des données. L’un des objectifs majeurs est de compiler les 2107 UP actuelles pour « reconstituer » les établissements et les caractériser (assiette, chronologie, fonction). À terme, l’objectif est d’élaborer une synthèse diachronique sur les dynamiques de l’occupation du sol et les formes de l’habitat, s’appuyant sur un outil de gestion couplant base de données et SIG. Depuis 2019, les prospections pédestres sont doublées par des prospections aériennes, des prospections géophysiques, un travail de carto/photo-interprétation et de redressement orthophotoplanimétrique des clichés verticaux, des études systématiques de mobilier (notamment le mobilier protohistorique et médiéval). En 2021, un travail de dépouillement documentaire exhaustif a été initié à l’échelle de la zone d’étude, en commençant par la commune de Billom, qui est la plus riche. Pour l’année 2021, le programme de recherche s’est articulé autour de quatre opérations principales : – des prospections systématiques sur les communes de Billom, Saint-Julien-de-Coppel et Saint-Georges-sur-Allier ; – l’étude orthophotoplanimétrique approfondie des établissements gallo-romains d’Oriat à Billom ; – l’étude céramologique de l’établissement protohistorique des Neuf Fontaines à Saint-Georges-sut-Allier ; – l’étude documentaire exhaustive des données archéologiques disponibles pour la commune de Billom. Bilan des prospections systématiques réalisées en 2021 Trois stages de prospections systématiques ont été mis en œuvre par F. Trément du 27 février au 4 avril dans le cadre de la spécialisation « archéologie » de licence (L3) d’histoire et histoire de l’art. Mobilisant 36 prospecteurs, ils ont permis de couvrir 102 hectares répartis sur les communes de Billom, Saint-Julien-de-Coppel et Saint-Georges-sur-Allier. 104 unités de prospection (UP) ont été enregistrées, correspondant à 23 sites, 2 indices de sites, 13 découvertes isolées et 22 bruits de fond. Sur les 23 sites découverts, 10 datent de la protohistoire (principalement du premier âge du Fer et de La Tène), 11 de l’époque romaine (dont deux occupés à l’époque augustéenne et deux incinérations) et 2 de la période médiévale. On retiendra, en particulier, la découverte de deux vastes établissements protohistoriques inédits, datés du premier âge du Fer, sur les communes de Saint-Georges-sur-Allier (Les Rochettes-Hautes/Pezan) et de Billom (La Prade/Monteiller). Bilan de l’étude orthophotoplanimétrique du secteur d’Oriat (Billom) Au cours de l’année 2021, l’effort, en matière de redressement orthophotoplanimétrique des clichés aériens, a porté exclusivement sur le secteur d’Oriat (Fontpetière/La Guelle/l’Étain), localisé au nord de Billom, près de la station d’épuration, de part et d’autre du cours de l’Angaud. Plusieurs raisons expliquent ce choix : – l’importance majeure de ce vaste établissement d’époque romaine considéré habituellement comme une villa ; – la complexité de ce dossier, qui tient à deux causes principales : d’une part, le fait que ce site s’étend de part et d’autre du ruisseau ; d’autre part, le fait que les observations archéologiques réalisées depuis le début du XXe siècle sont extrêmement morcelées, ponctuelles et le plus souvent fortuites (découverte du site sur la rive droite de l’Angaud avant 1907, découvertes et sondage liés à la construction de la station d’épuration sur la rive gauche en 1983, sondages préventifs préalables à l’implantation du contournement nord de Billom sur la rive droite en 1999, sondages préalables à l’agrandissement de la station d’épuration sur la rive gauche en 2008) ; – l’existence de nombreuses photographies aériennes prises, notamment par le CERAA, offrait dans ce contexte l’opportunité d’une remise à plat de ce dossier, et la possibilité d’établir enfin un plan d’ensemble des établissements ; – enfin, il faut insister sur le fait que celui-ci est menacé à terme par l’extension du lotissement des Varennes au sud-ouest. Les photographies aériennes disponibles étant de médiocre qualité, le travail de repérage sur le terrain, de calage topographique et de redressement orthophotoplanimétrique réalisé par S. Laisné et V. Tripeau (Terramétrie) s’est avéré beaucoup plus délicat et chronophage que prévu. Un plan d’ensemble du site a été finalement obtenu, dont la précision, de l’ordre d’un à deux mètres, est moins grande qu’attendu mais malgré tout acceptable. Le résultat montre que l’hypothèse d’un établissement unique associant une pars urbana sur la rive droite de l’Angaud et une pars rustica sur la rive gauche est difficilement tenable, celle de deux villae juxtaposées (dont l’une à pavillons multiples alignés), chacune sur un bord de l’Angaud, étant plus vraisemblable. Bilan de l’étude céramologique de l’établissement protohistorique des Neuf Fontaines (Saint-Georges-sur-Allier) Le mobilier livré par le site protohistorique est exceptionnellement abondant, avec un total de 13 649 fragments, dont de très nombreuses formes (bords, fonds, anses) et un nombre remarquable de décors, qui offrent l’opportunité d’affiner la datation des différentes phases d’occupation. Il provient de 21 UP distinctes, mais la plus grande partie (plus de 84%) a été ramassée dans deux d’entre elles : l’UP 612 (7556 fragments) et l’UP 619 (3943). Le mobilier protohistorique est assez abondant également dans les UP 626 (629 fragments), 632 (330), 630 (320), 607 (274), 631 (188), 622 (107), 608 (76), 610 (57), 629 (53), 606 (48) et 623 (42). L’étude préliminaire qui en a été faite en 2007 par F. Trément puis D. Coin montre que le Bronze final est la période de loin la mieux représentée, avec peut-être aussi le Hallstatt C (Trément dir. 2019 ; 2020, fig. 25-26 et annexe 2A). D’autres périodes sont également attestées ou supposées : Néolithique moyen chasséen, Bronze ancien, La Tène finale. L’étude de ce mobilier a été reprise en 2020 par L. Breuil dans le cadre d’un mémoire de master, en vue de préciser la chronologie des différentes phases d’occupation. Ce travail a été achevé en 2021 (Breuil 2021). Les résultats ont été confrontés à ceux de la fouille du poste EDF de Lignat, distant de 500 m au sud-ouest. La chronologie de cet établissement daté du Bronze final IIb/IIIa, ou plus vraisemblablement du Hallstatt C, est en effet similaire (Gardette 1992 ; Milcent 1999). On observera également que le site protohistorique du puy de Mur n’est distant que de 4 km du secteur des Neuf Fontaines au nord, et que ces deux établissements, contemporains, entretiennent une forte relation d’intervisibilité Bilan de l’étude documentaire de la commune de Billom Le dépouillement exhaustif de la documentation archéologique relative à la commune de Billom réalisé par E. Sadourny a permis de rédiger 54 notices de sites, qui, dans l’attente d’un système de numérotation spécifique, sont organisées selon un découpage géographique de la commune en 6 secteurs : zone de Tinlhat, zone sud de Tinlhat, Turluron, zone nord de Billom, zone sud de Billom, auxquels il faut ajouter les notices de sites non localisés. Précisons que le centre historique de Billom a été exclu de cet inventaire (à l’exception des données relatives à l’Antiquité). L’objectif est, à terme, de croiser méthodiquement ces données avec elles fournies par les prospections systématiques afin de produire une synthèse complète sur les dynamiques de l’occupation du sol dans la longue durée.
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Dates et versions

halshs-04240080, version 1 (13-10-2023)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-04240080 , version 1

Citer

Frédéric Trément, Zoran Čučković, Stéphane Laisné, Elliott Sadourny, Leticia Tobalina Pulido, et al.. Dynamiques du peuplement dans la Limagne des Buttes (Puy-de-Dôme). Rapport de prospection systématique (2021) : Opérations archéologiques n°03-8942. Communes de Billom, Bouzel, Chas, Chauriat, Égliseneuve-près-Billom, Espirat, Glaine-Montaigut, Moissat, Montmorin, Pérignat-sur-Allier, Reignat, Saint-Bonnet-lès-Allier, Saint-Georges-sur-Allier, Saint-Julien-de-Coppel, Vassel, Vertaizon. SRA Auvergne-Rhône-Alpes. 2021. ⟨halshs-04240080⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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