Les figures patrimoniales de la ville universitaire entre valorisation d’un héritage et recherche d’une nouvelle modernité. Perspectives montpelliéraines. - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2023

Les figures patrimoniales de la ville universitaire entre valorisation d’un héritage et recherche d’une nouvelle modernité. Perspectives montpelliéraines.

Résumé

Les relations entre ville et université ont un fondement historique, objet d’une double valorisation universitaire et urbaine. Figure de proue de la renommée d’une cité, les lieux d’enseignement ont en effet toujours contribué tout à la fois à la structuration de l’espace des villes et à leur attractivité régionale voire mondiale. Les bâtiments et leurs localisations emblématiques portent aujourd’hui cet héritage. Les enjeux les plus récents, portés par une série de plans de modernisation d’initiative gouvernementale (université 2000, Université du 3e millénaire, Opération Campus), continuent d’interroger cette base doublement fondatrice pour les établissements et leurs offres comme pour les agglomérations. La perpétuation de ce double rayonnement réciproque reste une perspective. Aux côtés de Bologne, Salamanque, Oxford, Cambridge, La Sorbonne ou al-Azhar au Caire, l’université de Montpellier peut afficher un héritage parmi les plus anciens (Bories, 1970). Comment tout ou partie de cet héritage, aux traductions diverses, répond-il aux problématiques contemporaines associant d’une part valorisation patrimoniale et promotion d’une forme d’excellence, et d’autre part, intégration urbaine au bénéfice de la collectivité et de son rayonnement propre ? Les éléments de réponse soumis à la discussion considèrent plusieurs leviers pointés par l’appel à communications et en proposent une lecture articulée autour de cas concrets, tirés de la situation montpelliéraine, à partir desquels une montée en généralités permet d’aboutir à des contenus partageables donc susceptibles de participer d’échanges contradictoires. Bien que déjà anciens, les derniers éléments d’analyse (Brun, Coursière, 2014) serviront de point d’appui. Leur lecture critique sera complétée par les enseignements tirés de la participation active à deux études réalisées au moment de l’opération Campus. La première correspond à l’étude urbaine que la Ville de Montpellier a lancé en amont sur près de 900 ha afin d’accompagner la dynamique urbaine à laquelle pouvait prendre part l’université (Étude urbaine réalisée par une équipe pluridisciplinaire dont le mandataire était le Cabinet Garcia-Diaz, 2008-2009) ; la seconde s’inscrit dans le cadre du concours U&U (urbanisme et université) lancé à Montpellier par le PRES Sud de France (équipe emmenée par MVRDV) à l’époque (2009-2010). L’enjeu n’est pas prioritairement de dresser un état/portrait de la situation de cette ville de ce point de vue, mais de prendre appui sur ses traits caractéristiques pour qualifier le modèle qui aujourd’hui se développe en référence à ce qui a prévalu jusque-là. Il faudra sans doute également tenir compte de la promotion métropolitaine (MAPTAM) et de ses incidences possibles. Au final, ce n’est pas tant se positionner sur l’un ou l’autre des axes proposés par l’appel à contributions, mais davantage porter un regard qui embrasse l’ensemble des aspects de la question et permet de qualifier une situation, la trajectoire dont elle relève et ainsi se prononcer sur les temps à venir. L’analyse conduit à identifier quatre logiques à l’œuvre et leur articulation possible, deux à deux. Le premier équilibre se joue entre d’une part le souci de préservation de l’identité historique et la capacité à le mettre au service d’un rayonnement renforcé, et d’autre part, l’ouverture à la nouveauté, la conquête de nouvelles positions qui peuvent disposer d’une traduction spatiale.  Les logiques de préservation intéressent deux registres. Le premier renvoie aux enjeux proprement patrimoniaux puisqu’il s’agit de protéger, valoriser et pérenniser les réalités matérielles et immatérielles témoignant de ce qui a été laissé en héritage et qui aujourd’hui participe du socle universitaire mais également de son articulation avec l’espace de la ville. Le second, plus restrictif, pointe les réticences dont peut faire preuve tout ou partie de l’instance universitaire lorsqu’elle est confrontée à une évolution. Il s’agit de se préserver de tout ce qui peut apparaitre comme pouvant porter atteinte à l’identité de l’université. Il en va ainsi des enjeux de valorisation foncière.  Les logiques d’aménagement ne correspondent pas nécessairement à une position totalement opposée aux précédentes, toutefois elles disent clairement la dynamique du monde universitaire qui connait des changements d’ampleur relativement à ses positions historiques. Il peut s’agir de gagner de l’espace, d’accéder à des lieux plus confortables, plus en phase avec les conditions d’enseignement, ou de bénéficier de plus de centralité. Ces motivations n’étant pas exclusives les unes des autres. Le second équilibre associe deux façons de projeter avec d’une part le réflexe de la reproduction c’est-à-dire réinvestissement de l’expérience capitalisée, et d’autre part le principe de l’innovation qui, sans nécessairement s’affranchir totalement de ce qui a été, choisit de valoriser la nouveauté.  Les logiques de reproduction veulent traduire l’idée de confirmation d’une légitimité historique et d’une expérience reconnue.  Les logiques d’innovation, elles, ouvrent des voies qui, sans renoncer aux acquis ou s’en éloigner trop fortement, parviennent à renforcer l’existant qui par endroit le réclame. Un aspect de l’assise historique peut faillir, s’épuiser voire menacer de disparaître. Ainsi, la situation montpelliéraine investira, en montrant par l’exemple (on traitera entre autres d’urbanisme (réinvestissement urbain, opération nouvelle), de collections, urbanisme universitaire (le modèle du campus), de pôle d’excellence, etc.), cette grille de lecture et d’analyse, et permettra ainsi de tester l’hypothèse selon laquelle les projets et stratégies urbaines, entendus à l’échelle d’une ville centre et plus encore d’une métropole, se doivent d’intégrer plus fortement encore dans la ville l’entité « enseignement supérieur et recherche » aussi fragmentée soit-elle dans l’espace et dans les formes qu’elle a pu prendre (Compain-Gajac, 2014). Cette contribution se donne pour objectif d’en révéler les modalités et formes possibles prises dans une approche d’ensemble. Bibliographie partielle indicative BORIES, Marcel. « Les origines de l'université de Montpellier ». Les Universités du Languedoc au XIIIème siècle. Toulouse : Éditions Privat, 1970. 92-107. (Cahiers de Fanjeaux, 5) BRUN, Alexandre ; COURSIERE, Stéphane « Faire converger projet métropolitain et stratégies universitaires : l'autre grand chantier de Montpellier ? », Espaces et sociétés, 2014/4 (n° 159), 37-57. DOI 10.3917/esp.159.0037 COMPAIN-GAJAC, Catherine (dir.) Les campus universitaires : Architecture et urbanisme, histoire et sociologie, état des lieux et perspectives. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2014. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pupvd.7297 COMTE, Yvon « Architectes et plasticiens dans la conception et la réalisation du campus de la faculté des Lettres et Sciences humaines de Montpellier », In Situ [En ligne], 32 | 2017, mis en ligne le 27 juillet 2017. DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.14748 GOMEL, Luc « Un Service des collections à l’Université Montpellier 2. La constitution d’un service spécifique dédié à la conservation des collections : un début de solution pour le sauvetage du patrimoine scientifique universitaire ? », In Situ [En ligne], 17 | 2011, mis en ligne le 12 juin 2012. DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.9522 LEGROS, Jean-Paul. « De l'École régionale d'agriculture de Montpellier à Montpellier-SupAgro et Agropolis », Pour, 2009/1 (n°200), 71-78. DOI : https://10.3917/pour.200.0071 PALOUZIÉ, Hélène. « La protection Monument historique : connaissance et reconnaissance des collections de l'Université de Montpellier », In Situ [En ligne], 17 | 2011, mis en ligne le 01 décembre 2011. DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.940 PLANA-MALLART, Rosa ; MALLET, Géraldine « Le projet de rénovation et de valorisation du Musée des moulages et les collections d’Art et d’Archéologie de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 », In Situ [En ligne], 17 | 2011, mis en ligne le 14 décembre 2011. DOI : https://doi.org/10.4000/insitu.880 VASSAL, Serge. « Les nouveaux ensembles universitaires français. Éléments de géographie urbaine, Annales de Géographie, t. 78, n°426, 1969. 131-157; doi : https://doi.org/10.3406/geo.1969.15836
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halshs-04254471, version 1 (23-10-2023)

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  • HAL Id : halshs-04254471 , version 1

Citer

Laurent Viala. Les figures patrimoniales de la ville universitaire entre valorisation d’un héritage et recherche d’une nouvelle modernité. Perspectives montpelliéraines.. Journées d’étude : « Villes et universités : quels patrimoines pour quel avenir partagé ? », Université Bordeaux Montaigne, Maison des sciences de l’homme de Bordeaux, Bordeaux Métropole, Oct 2023, Bordeaux, France. ⟨halshs-04254471⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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