A la faveur d’un projet OHMVR , une série d’études pluridisciplinaires, de stages de master 2, l’opportunité d’une thèse de doctorat , suivie d’un PCR , et d’un volet d’exposition , ont récemment permis d’opérer en Camargue, un zoom sur le chenal fossile du Bras de Fer. Dans la droite ligne des recherches de G. Pichard et de la constitution de la base de données HISTRHONE revisitée, le retour vers les fonds d’archives régionaux et nationaux a favorisé la constitution d’un fonds propre avec l’apport de cartes anciennes et de sources manuscrites non publiées, indexées dans le projet ANR SO-DRIIHM . Indépendamment de l’opportunité d’un travail historiographique de repérage et de restitution précise des tracés du cours d’eau pouvant engager une lecture géomorphologique et accompagner l’approche de terrain, l’enquête historique a été menée dans deux autres directions : - Dans le contexte de la transformation du paysage anthropisé de la fin du Moyen Age et de l’époque moderne, l’étude de l’impact de l’évolution du Bras de Fer sur les tours et fortifications érigées à des fins de surveillance et/ou de défense, qui sont condamnées à l’abandon, submergées, parfois replacées ailleurs, pour être enfin absorbées dans le recyclage des matériaux de construction des mas environnants ou nouvellement construits ; - Après l’avulsion et le colmatage du chenal, l’histoire des projets d’aménagements successifs » du canal du Bras de Fer » et du canal des Launes, à travers celle des corps d’ingénieurs et des techniques hydrauliques, considérés comme les réponses d’une société à des dynamiques environnementales mal connues. L’étude de ce chenal, bénéficie aujourd’hui d’avancées en matière de géomatique et de télédétection, autorisant une analyse des morphologies fluviales de plus en plus précise. Ainsi, les évolutions du chenal fluvial du Bras de Fer peuvent être confrontées aux données hydrologiques reconstituées par G. Pichard et aux documents d’archives souvent bien datés. Des événements-clés ont été révélés, tels que l'émergence d'un bras de chute dans un méandre, indiquant des crises hydrologiques successives majeures, et des changements morphologiques conséquents : croissance des barres de méandre, progradation du littoral, qui témoignent de l’ampleur de l’intensité hydraulique. La datation précise des positions des berges a fourni des informations cruciales pour mesurer l’évolution hydraulique et évaluer les effets des choix d'aménagements du chenal. L'utilisation de données d'archives et du cadastre napoléonien géoreferencé demeure essentielle dans la combinaison nécessaire avec les méthodes de datation isotopique et de l’OSL en cours, qui peuvent rencontrer des limites pour cette période et ces formes spécifiques.