« Des mêmes » et « des autres » : la comparaison à l’épreuve d’un retour au sein d’un Hausprojekt féministe à Berlin - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Terrains/Théories Année : 2021

« Des mêmes » et « des autres » : la comparaison à l’épreuve d’un retour au sein d’un Hausprojekt féministe à Berlin

Résumé

Revisiting a research field ten years later immediately places the researcher in a comparative position. The revisited social environment is somewhat familiar as the gaze is shaped by past experiences. Although the Hausprojekt and its organization, rules, and prohibitions related to its political, feminist, queer, and anarchistic aims are already known, the collective of inhabitants has completely changed. Most of the residents identify with the queer movement by presenting “fluid” and “temporary” identities. In this context, the present article will approach “fieldworks of comparison” from a temporal perspective. A temporal comparative analysis requires the research field and scientific gaze to be historicized by questioning how revisiting a research field can bring new thinking to bear on research directions, methodology, and how the researcher-interviewee relationship is (re)built. Historicizing fieldworks and scientific viewpoints calls for a discussion that goes beyond the sole issues of creating a comparative framework, to identify the methodological and epistemological foundations of a research field that is trying to get to grips with the evolutions of feminism in an autonomous and anarchistic space.
Retraverser un terrain de recherche dix ans après place d’emblée le/la chercheur.e dans une posture comparative. L’environnement social revisité porte une certaine familiarité. Le regard est façonné, orienté par les expériences du passé. Les observations précédemment réalisées, les paroles récoltées, les données analysées sont comme figées par l’entremise des différentes restitutions. Le Hausprojekt et son agencement, les règles, les interdits liés à la visée politique, féministe, queer, anarchiste, de la maison, sont connus ; alors même qu’en 10 ans, le collectif des habitant·e·s s’est entièrement renouvelé au point de devenir « autre ». La majorité des habitant·e·s se réclame du mouvement queer en présentant des «  identités fluides  », des «  identités temporaires  ». À partir de ce contexte, cet article se propose d’appréhender les terrains de la comparaison sous l’angle de cette « épreuve » du temps qui a passé. La comparaison conduit à historiciser le terrain et le regard scientifique en questionnant la manière dont un retour sur un terrain de recherche renouvelle les réflexions sur les orientations de la recherche, la méthodologie et les rapports qui se jouent et se (re)tissent entre le/la chercheur.e et les personnes enquêtées. L’historicité du terrain et du regard scientifique annonce un questionnement qui dépasse les seuls enjeux de la construction d’un cadre comparatif pour révéler les soubassements méthodologiques et épistémologiques du travail de recherche aux prises avec les évolutions du féminisme au sein d’un espace autonome et libertaire.

Domaines

Sociologie
Loading...

Dates et versions

halshs-04323864, version 1 (05-12-2023)

Identifiants

Citer

Edith Gaillard. « Des mêmes » et « des autres » : la comparaison à l’épreuve d’un retour au sein d’un Hausprojekt féministe à Berlin. Terrains/Théories, 2021, Les terrains de la comparaison, 14, ⟨10.4000/teth.3795⟩. ⟨halshs-04323864⟩
8 Consultations
0 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 05/05/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Altmetric

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus