Cette Journée d’étude est organisée par la MSH Lyon St-Etienne, dans le cadre de son axe scientifique Environnement urbain, en partenariat avec le Centre Max Weber (axe Sociologies visuelles, séminaire Image animée) et l’Université Lyon 2 (Master Recherches en commun et transitions Territoriales). Déroulé de la journée -La première partie de la journée porte sur les enjeux de l’eau potable dans une métropole comme Lyon et la mise en place d’une régie publique de l’eau. Il s’agir de traiter la question de la gestion de la ressource en eau. -L’après-midi porte sur la présentation de la recherche « Resteau débat » qui accompagne un processus de démocratisation citoyenne pour la réparation des rivières. -Puis nous accueillerons avec le SIA du CMW le film de Marie Lusson et Emilien De Bortoli (73 minutes) Méandres ou la rivière inventée. Le propos de cette journée porte sur une réflexion sur l’eau comme un bien public/bien commun. Le public de cette journée est très hétérogène avec des spécialistes profel de l’eau : technicien, élu, chercheur, étudiant.es mais aussi des néophytes plus centrés sur les thématiques des transitions environnementales et donc pas spécifiquement sur l’eau, étudiants du master RCT. De fait, comme dans toutes rencontres entre sciences et sociétés il s’agit de se comprendre et d’échanger pour une meilleure compréhension mutuelle du point de vue de l’autre et de croiser les savoirs. Il est ici conçu que la démocratisation de l’eau permet un accès à l’eau potable plus durable et plus efficace sur la base d’un tarif plus abordable. Il nous faudra en comprendre le projet et sa mise en œuvre, ses difficultés entre autre en rapport avec le changement climatique (sécheresse/inondation). Les cours d’eau sont habités par des humains et des non humains (biodiversité, aménagement technique, etc). Quels en sont les usages et pratiques des riverains /habitants ? Ils sont multiples (récréatif, pèche, baignade, déchèterie…), ils génèrent des représentations et des effets sur les cours d’eau. Comment mener la réflexion de la réparation des cours d’eau sans eux ? Comment accompagner les élus, les techniciens de façon pluridisciplinaire avant la restauration/réparation des cours d’eaux et leurs entours en y associant les riverains, les habitants. Il s’agit ainsi de développer un concernement mutuel sur l’eau comme bien commun. Pour en revenir à la matinée, le propos de la matinée est de rendre compte des processus de développement de la gestion plus démocratique de l’eau dont l’une des formes expérimentées dans différents endroits sur la planète est la mise en régie publique de l’eau potable. Partie 1 – Eau potable : enjeux pour préserver un bien commun Il s’agit de saisir comment faire face à l’enjeu de la gestion durable de l’eau. Que cela soit l’eau potable dans les grandes métropoles mais aussi comment restaurer/réparer les rivières petites ou grandes. Comment concilier les dimensions associées à la gestion de l’eau économique, technico-environnementale, sociale et politique. Comment sont associés les citoyens à ces enjeux ? Quels sont les processus de démocratisation qui peuvent émerger, être expérimenté autour de l’eau ? Cette gestion publique s’oppose à sa privatisation et à sa marchandisation. Celle-ci s’est fortement développée à travers le monde dans les années 1990 autour d’entreprise multinationale. Les processus de privatisation de l’eau sont loin d’être révolus, ils sont même d’une grande actualité. De nombreuses petites communes rurales en France sont confrontées en ce moment à une volonté de passage de la gestion de l’eau municipale à une gestion par des communautés de communes avec une privatisation de l’eau comme c’est le cas en ardèche et en drôme (com de com de lamastre. Le week end dernier 80 maires se sont réunis à Valence pour échanger sur ces questions) En parallèle de nombreux pays ont expérimenté depuis les années 1990 différentes formes d’organisation pour traiter l’eau comme un bien commun. Ainsi l’eau peut être géré par des communautés autochtones, des entreprises municipalisées comme à Cochabamba en Bolivie suite à la guerre de l’eau en 2000, ou sous formes de partenariats publics-privés comme à Buenos Aires en 2006, ou encore sous forme d’un commun par des villageois comme à la Hueneja en Espagne. L'eau est alors considérée comme un bien commun et est destinée à satisfaire l'intérêt général, par nature ou par vocation économique et ce au-delà de la notion de propriété (individuel/industrielle). Ce bien sert immédiatement, non pas l'administration publique, mais la collectivité elle-même par l'intermédiaire de ses habitants. Dans ce processus de concernement de l’eau comme bien commun, il peut aussi s’agir de la municipalisation de l’eau pour empêcher la privatisation comme à Paris en 2010 après 25 ans de gestion privée assurée par Suez et Veolia, à Bordeaux et dans la métropole de Lyon en 2022. Ces changements peuvent comme en Amérique latine être associées des changements de gouvernance politiques. La métropole de Lyon s’inscrit dans ces enjeux de gestion publique de l’eau. Cela fait un peu moins d’un an ( Le 1er janvier 2023, Eau du Grand Lyon est devenue Eau publique du Grand Lyon) que la Métropole de Lyon a fait de la préservation de la ressource en eau l'une de ses priorités. A compter de 2020, les élus ont décidé la création d’une régie publique pour la production et la distribution de l’eau potable. Qu’est ce qu’une régie publique de l’eau ? Comment à émerger concrètement ce projet de la régie publique de l’eau dans la métropole ? Comment concilie t’elle les dimensions économique, techno-environnementale, sociale et politique ? Partie 2 : La réparation des rivières versus une recherche participative Nous poursuivons la réflexion sur l’eau comme Bien commun à partir de la mise en partage d’une expérience de recherche sur la réparation des rivières avec le projet « Resteau debat » et sa participation à des processus de renforcement de la démocratisation citoyenne. Nous présentons avec l’équipe de recherche pluridisciplinaire Resteaudébat Diffusion et échanges autour du film « Méandres ou la rivière réinventée», de Marie Lusson et Emilien De Bortoli (73 minutes) « Au milieu de l’été, une bande d’amis décide de descendre une rivière dans un radeau de fortune. Les obstacles, physiques et vivants, qu’ils rencontrent témoignent des transformations comme des altérations des cours d’eau par les humains. Mêlant road trip et parole scientifique, le film tisse des liens entre les mondes immergés et submergés dont les prismes multiples engagent une rencontre réparatrice entre humains et non-humains ». Intervenant.es de la journée -Mme Anne GrosPerrin, Vice-Présidente de la métropole lyonnaise pour l’eau et de l’assainissement et qui a en charge la régie publique de l’eau mais aussi les cours d’eaux et les milieux aquatiques qui animent les objets traités tout au long de cette journée.. -Mme Anne Perrissin (ingénieur hydrogéologue, Régie Eau publique du Grand-Lyon )qui nous présente la régie publique sur son versant l’eau comme « ressource » ainsi que les activités profels qu’elle engendre sur le plan de la conservation de la ressource, sa maintenance, etc.) -Et pour l’équipe de recherche « Resteau-Débat » -Odrich Navratil, géomorphologie, MCF, EVS -Sylvie Morardet, économiste INRAE, GEO -Maria Alp, écologe, INRAE -Christelle Gramaglia, DR, Sociologue, INRAE -Béatrice Maurines, Professeure sociologie, CMW/Lyon2 -Elsa Picard, doctorante en sociologie -Ophélia Grivolas Bauge, chargée de mission