La notion de coût résidentiel nous invite à penser ensemble mobilité, logement et localisation résidentielle, avec leurs diverses interactions. On peut aussi souligner l’intérêt du terme et de sa formalisation proposée par Bruno Maresca, qui intègre la notion dans une vision systémique. Ce texte fait la double hypothèse que 1) la difficulté de la notion à émerger et à devenir opératoire pour les politiques publiques territoriales est avant tout liée à sa transversalité qui la rend peu appréhendable par des acteurs locaux organisés de manière sectorielle et que par ailleurs, 2) une expression quantifiée, fine et localisée du coût résidentiel permettrait de montrer la hauteur des enjeux qu’il recouvre et aiderait à son appropriation pour mettre en œuvre des actions intégrant mieux et plus explicitement urbanisme et mobilité. L’expérimentation d’un module ‘coût résidentiel’ dans les EMC² (enquêtes mobilité françaises) est porteuse d’une promesse dans ce sens, et nous espérons qu’elle pourra être généralisée, fournissant de premiers résultats qui pourront susciter l’intérêt que cette notion mérite.

En attendant ces résultats à venir, on peut déjà retenir que ce coût résidentiel est loin d’être négligeable puisqu’il représente en moyenne 40% des ressources annuelles des ménages français, avec de très grandes variabilités selon notamment leur revenu, leur localisation et leurs caractéristiques socioéconomiques. Le couple logement-mobilité et son articulation avec le lieu de résidence méritent ainsi d’être encore observé et analysé pour mieux faire ressortir les enjeux sociaux et environnementaux du ‘loger mobiles’.