Situés dans le département du Calvados, les marais de la Dives forment un ensemble d’environ 11 000 hectares prenant place à l’exutoire du bassin versant de la Dives, un fleuve d’une longueur de 105 kilomètres se jetant dans la Manche. Cette zone très plane, à altitude très peu élevée, est soumise à une double influence marine et fluviale, ce qui en fait un espace naturellement fortement exposé aux risques de submersion et d’inondation. Depuis la fin du XVIIIe siècle, le paysage de prairies constitue l’unité paysagère dominante des marais. Ces prairies sont appropriées par les agriculteurs qui en ont fait un paysage productif en mutation permanente. Dans cet espace asséché pour les besoins de l’élevage bovin, les levées de terre qui endiguent le fleuve jouent un rôle essentiel. Elles permettent de limiter les divagations de la Dives et de contenir les eaux salées des marées montantes afin d’empêcher la salinisation du marais. Elles sont aujourd’hui menacées de submersion car les abords de la Dives se sont enfrichés, les fossés se sont sédimentés et les digues se sont détériorées du fait notamment des activités de deux espèces exotiques envahissantes (EEE), le ragondin (Myocastor coypus) et le rat musqué (Ondatra zibethicus). L’étude présentée ici s’intègre dans le programme de recherche de l’ANR DIGUES (2018-2023) qui étudie entre autres le devenir des digues des marais de la Dives et définit des stratégies d’adaptation sur la demande des acteurs locaux (Jolly et al., 2022).