En Ile-de-France comme ailleurs, on assiste depuis une dizaine d’années à un foisonnement des initiatives citoyennes dans les domaines de l’environnement et de l’économie sociale et solidaire. Ces initiatives, très diverses dans leur objet, leur public, leurs modes de fonctionnement, se positionnent en faveur d’un changement des pratiques sociales, à partir d’une critique plus ou moins radicale de l’organisation politique, économique et sociale associée au capitalisme, au néolibéralisme ou au paradigme de la croissance économique. Même si elles ne traitent pas à proprement parler de la question énergétique, un certain nombre d’entre elles sont porteuses de diverses formes de sobriété, qu’il s’agisse d’une évolution des pratiques de consommation alimentaire, de recyclage des déchets, de prêt ou de réparation des objets. Notre postulat de départ est que les initiatives citoyennes dessinent une voie de changement possible des pratiques sociales, en dehors ou à côté des politiques publiques traditionnelles. Nous analysons dans ce chapitre le rôle que les collectifs citoyens jouent dans l’action collective en faveur de la transition, les modalités de leur pérennisation ou de leur essaimage, ainsi que leurs relations avec les pouvoirs publics locaux.