La mort du petit cheval de guerre : traitement littéraire, iconographique et mortuaire dans le monde grec du VIIIe au IIIe s. av. J.-C.
Résumé
If important works have been devoted to the war horse in ancient Greece - its selection, its training, and its use, little is known about the treatment which was reserved to this fundamental actor of Greek war when he came to die in battle. Heavy, cumbersome, difficult to move, the carcasses of horses marked the landscape of the battlefield after the assault, and the question of their disposal necessarily arose for the Greeks who attached particular importance to the recovery of their war dead (humans) to give them a decent burial. Were the horses buried or burned with their riders? Were they thrown into garbage pits, or simply abandoned on the battlefield? Who was in charge of this funerary or mortuary treatment, and how did riders react to the loss of a sometimes much-loved horse? This contribution will endeavor to answer these questions through the analysis of literary, iconographic and archaeological sources relating to the Greek world from the Archaic to the Hellenistic period. Through the analysis of the practical modalities of the treatment of horses killed in combat, we will thus try to shed light on the nature of the human-horse relationship in the ancient Greek world and the consideration granted to the war horse, between a simple instrument of combat and a real comrade in arms.
Si d’importants travaux ont été consacrés au cheval de guerre en Grèce ancienne – sa sélection, son entraînement, et son utilisation – on connaît moins, en revanche, le traitement qui était réservé à cet acteur fondamental de la guerre grecque lorsqu’il venait à mourir au combat. Lourdes, encombrantes, difficiles à déplacer, les carcasses de chevaux devaient pourtant marquer le paysage du champ de bataille après l’assaut, et la question de leur prise en charge s’est nécessairement posée aux Grecs qui accordaient une importance particulière à la récupération de leurs morts à la guerre (humains) pour leur donner une sépulture décente. Les chevaux étaient-ils enterrés ou brûlés avec leurs cavaliers ? Etaient-ils jetés dans des fosses dépotoir, ou simplement abandonnés sur le champ de bataille ? Qui était en charge de ce traitement, funéraire ou mortuaire, et comment les cavaliers réagissaient-ils à la perte d’un cheval parfois très aimé ? Cette contribution s’efforcera de répondre à ces questions à travers l’analyse de sources littéraires, iconographiques et archéologiques relatives au monde grec de l’époque archaïque à l’époque hellénistique. travers l’analyse des modalités pratiques du traitement des chevaux morts au combat, nous essaierons ainsi d’éclairer la nature de la relation homme-cheval dans le monde grec antique et la considération accordée au cheval de guerre, entre simple instrument du combat et véritable compagnon d’armes.
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