Mon exposé porte sur les questions de travail, emploi et mobilité dans un contexte d’Europe et de mondialisation. Il a une double ambition. D'une part, il s'agit de comprendre la construction sociale et historique des systèmes productifs inscrits dans la mondialisation et de leur capacité à s'inscrire dans un espace économique global. Et, d'autre part, raconter une "autre histoire" de la mondialisation, d'un triple point de vue : les biens, les personnes et les territoires. La mondialisation est un phénomène complexe que nous considérons ici principalement en termes de transnationalisation de l'économie, par l'émergence de " zones franches " depuis 1958, ou " zones grises " ou corridors, dont une des caractéristiques est d'abriter l'exploitation intensive des territoires riches et de favoriser la circulation et la circulation des ressources produites et transformées. Ces zones fonctionnent à la manière de capitations ou de concessions. Ils sont constitués soit de territoires, soit de parcs industriels, véritables extraterritorialités administrées sous différents régimes. En lien avec les travaux menés depuis 2005 par un collectif sur le territoires transnationaux Méditerranée et Amérique Latine (Duport, Manry, Mercier, Peraldi, Schmoll and co) , nous aborderons quatre dimensions spécifiques dans notre présentation : 1- La construction/émergence de nouveaux territoires transnationaux, 2- Le rôle des migrations, 3- L'impact sur les recompositions, créations voire délocalisations en chaîne des entreprises locales et 4- Le renouvellement ou recomposition des marchés du travail et la mobilisation des intermédiaires (transitaires).