En République dominicaine et pendant plusieurs décennies, le droit à la nationalité a été octroyé en fonction du ius sanguinis et du ius soli à la condition que les enfants nés ne soient pas les fils et filles de diplomates ou de personnes en transit. Cependant dans la pratique cette règle a rarement été appliquée aux enfants des migrants haïtiens sous prétexte que leurs parents se trouvaient illégalement sur le territoire dominicain. Cet article analyse la réglementation concernant le droit à la nationalité et ses liens avec la règlementation migratoire dominicaine. Il analyse également les changements apportés à la loi sur l’accès à la nationalité dans le cadre de la réforme constitutionnelle de 2010 et comment l’État dominicain a retiré la nationalité à plusieurs centaines de milliers de Dominicains d’ascendance haïtienne. Il analyse enfin les effets de cette politique de dénationalisation sur la vie de milliers de personnes et sur le mouvement Reconoci.do dans sa lutte pour la reconnaissance des droits des Dominicains d’ascendance haïtienne en République dominicaine.