Dans un environnement où la défense de l’option nucléaire ne peut plus être fondée sur le seul argument économique, peut-on mettre en place des dispositifs permettant d’expérimenter l’effet sur le public du discours d’EDF portant sur le nucléaire ? En particulier quels sont les effets des différentes mesures récemment prises par EDF sous l’angle de la gestion du risque nucléaire ? Dans ce cadre, sur quels critères peut-on identifier des leaders d’opinion ? Dans quelle mesure et comment les opinions de ces leaders diffèrent-elles de celles du « grand public » sur la question du nucléaire ? Ce questionnement initial suppose de disposer d’une définition du risque et d’un modèle pour comprendre la formation et la dynamique de l’opinion publique, permettant notamment de définir ce que l’on entend par « leader d’opinion ». Ce modèle met notamment en évidence l’importance de la circulation des discours et de l’échange d’arguments. Les résultats des enquêtes existantes sur les « leaders d’opinion » et le nucléaire sont ensuite examinés. On propose de définir différents types de publics qui peuvent jouer le rôle de leader d’opinion – soit du fait de leurs ressources et de leurs positions sociales, soit du fait de leur intérêt pour le problème. Enfin, la définition d’indicateurs permettant d’identifier ces publics mais aussi de scripts argumentatifs sont proposées en guise de conclusion.