La transition écologique saisie par les acteurs de la ville : entre expérimentation privée et normalisation de l’action publique - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2023

La transition écologique saisie par les acteurs de la ville : entre expérimentation privée et normalisation de l’action publique

Résumé

Une rhétorique s’organise depuis quelques années autour de l’impératif de la transition écologique. Celle-ci vise à redéfinir la trajectoire de nos activités économiques, sociales et politiques afin de les reconsidérer au regard de leurs effets négatifs sur les capacités de résilience écologique. Cette modification suppose d’opérer à différentes échelles et dans tous les domaines afin d’envisager collectivement une autre direction, moins prédatrice des ressources naturelles et plus respectueuse des écosystèmes. La transition écologique implique de fait des projections vers des horizons temporels plus ou moins balisés. Ces objectifs viennent ainsi jalonner le cheminement à prendre, afin de se diriger ce vers quoi il « faudrait aller ». La transition écologique revêt donc une forte dimension temporelle puisqu’elle s’inscrit dans un processus définissant un agir collectif « ici et maintenant », répondant aux besoins identifiés localement, tout en s’inscrivant dans un cheminement adaptatif à plus long terme. Cependant, les différentes temporalités à l’œuvre dans le montage et la gestion d’un projet, qui témoignent du rapport différencié des acteurs à l’urgence de l’action à réaliser, à la manière d’envisager des projections à long terme, ou encore à la place accordée à l’expérimentation et aux démarches incrémentales, notamment dans le cadre d’un urbanisme transitoire, mettent en évidence l’hétérogénéité des manières d’appréhender la transition écologique. Il convient donc d’interroger les représentations et les pratiques des acteurs qui s’en saisissent pour guider leurs actions. Ces réflexions ont été initiées dans le cadre du programme ANR « UrbaTime. Les temps de l’urbanisme durable » (2018-2024), et se sont précisées depuis un an autour des questions de la transition écologique, avec le financement accordé par l’ADEME pour le projet « TransUrba. L’urbanisme transitoire au service de la transition écologique, économique et social des espaces » (2022-2024). Il s’agira donc d’interroger à la fois la variabilité des rapports au temps et l’hétérogénéité des manières de penser et de faire la transition écologique exprimée par les acteurs de la ville auprès desquels une partie du travail de terrain a été menée. La communication présentée s’appuiera sur une double analyse : celle de l’Ecosystème Darwin, tiers-lieu bordelais imaginé et initié dès 2009 par deux entrepreneurs engagés désireux de « fabriquer la ville autrement », et celle des discours tenus par les acteurs de la collectivité à l’égard de ce lieu devenu à la fois emblématique et difficilement contrôlable, tant les représentations qu’il véhicule et les pratiques qu’il met en œuvre semblent déconnectées des logiques économiques et politiques dominantes. La méthodologie employée repose sur un corpus de 16 documents de la Métropole bordelaise encadrant les décisions en matières d’urbanisme et définissant les principales orientations relatives à la transition écologique, des articles de presse, la réalisation d’une quinzaine d’entretiens menés avec des acteurs de l’Ecosystème Darwin mais aussi avec des élus, directeurs de services et techniciens de la Ville ou de la Métropole, ainsi qu’un travail d’observation participante en immersion mené en avril 2023. Entre une logique descendante, techniciste, labellisant des projets via des procédures cadrées, et une logique ascendante, articulée autour d’expérimentations versant parfois dans l’illégalité, il conviendra d’affiner l’analyse afin de comprendre comment s’opère ce double mouvement qui, d’un côté, semble traduire des velléités de réformer les manières de faire dominantes, en intégrant des manières de faire plus souples au sein des services de la collectivité et, de l’autre, une logique d’institutionnalisation des pratiques expérimentales menées par des acteurs privés et associatifs qui témoigne d’un mouvement de professionnalisation. Ce processus en cours d’observation permettrait-il d’envisager à terme une convergence des manières de penser et de faire la transition de la part de l’ensemble des acteurs de la ville ? Et donc, finalement, une convergence progressive des acteurs sur la manière d’envisager les temporalités d’un projet défini comme participant de la transition écologique ?
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Dates et versions

halshs-04579088, version 1 (17-05-2024)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-04579088 , version 1

Citer

Sandra Mallet. La transition écologique saisie par les acteurs de la ville : entre expérimentation privée et normalisation de l’action publique. Regards interdisciplinaires sur l’étude et l’enseignement de la transition écologique, Oct 2023, Reims - Université de Reims-Champagne-Ardenne, France. ⟨halshs-04579088⟩
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Dernière date de mise à jour le 26/06/2024
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